vendredi 1 février 2019

L’amour suffit-il pour atteindre le bonheur ?


L’amour suffit-il pour atteindre le bonheur ?
Vous exprimerez un point de vue argumenté sur le sujet en l’illustrant par des exemples de vos lectures et de votre expérience personnelle.

La problématique à traiter est la suivante : L’amour peut –il être considéré comme étant la seule source du bonheur ? N’y a –t-il pas d’autres moyens qui procurent le bonheur ?
Quelques pistes à exploiter :
L’amour permet d’atteindre le bonheur :
 Aimer c’est savoir partager ses bonheurs et ses souffrances, c’est le partage qui assure la pérennité du couple
 Aimer procure une sensation de sécurité, en effet, se reposer sur l’autre constitue un rempart contre l’imprévu.

Le bonheur peut être aussi atteint par :
 La réussite sociale : atteindre ses objectifs, réaliser ses ambitions, avoir un emploi gratifiant est source de bonheur et de stabilité.
 L’entente au sein de la famille est source de bonheur
 Les voyages et la découverte d’autres contrées et d’autres personnes procurent une certaine forme de bonheur.

La mariage peut-il rester une affaire familiale et sociale ou doit-il être, plutôt, une affaire privée ?



Autrefois, c'étaient les pères qui décidaient du mariage de leurs enfants.
Pensez-vous que, de nos jours, la décision doive revenir aux enfants ou aux parents ?
Vous développerez votre point de vue personnel sur la question en l’appuyant par des arguments et des exemples précis, dans un texte d’une vingtaine de lignes.

Thème : Histoires d’amour

Mots-clés : Les mots « autrefois », « père », « décidaient » réfèrent à une époque patriarcale et à une société traditionnelle où le père avait une autorité absolue sur la famille et les enfants, où le mariage s’inscrivait dans le cadre d’un pacte d’échange social et économique visant la conservation d’un ordre établi qu’on voulait immuable et où l’amour n’avait pas de place, était frappé d’interdit.

Problématique :

La mariage peut-il rester une affaire familiale et sociale ou doit-il être, plutôt, une affaire privée ?


1. Expliquer le statut du mariage dans les sociétés traditionnelles.
- Dans ces sociétés, l’individu, en tant qu’être indépendant, autonome, n’existait pas. Il n’y avait que la communauté, le groupe. Donc, il n’y avait pas de liberté individuelle.
- L’amour, lui aussi, n’existait pas. Pire encore, il était un tabou. Donc, il n’y avait pas de mariage d’amour
Dans ce contexte sociologique et éthique, le mariage avait pour fonction principalement la perpétuation de l’espèce humaine, l’immunité morale contre le péché de la chair dans les milieux modestes et l’accroissement des richesses dans les milieux cossus en associant une fortune à une autre. C’est ce qui explique l’ingérence des parents qui décidaient de tout à la place de leurs enfants, y compris pour le mariage.

2. Montrer qu’aujourd’hui, c’est aux enfants de choisir eux-mêmes les partenaires de leur vie aussi bien pour des raisons objectives que subjectives.
- Aujourd’hui, nous vivons dans une époque où la liberté individuelle constitue la base de toutes les sociétés civiles. Nous
vivons aussi dans une époque qui a inventé le mariage d’amour, par conséquent, le mariage devient une affaire privée. Les parents peuvent donner leur opinion, mais ils ne sauraient imposer leur choix à leurs enfants.
- Quand ce sont les enfants qui choisissent eux-mêmes les partenaires de leur vie, ils donnent un sens au mariage : ils ont le sentiment d’être maîtres de leur destin ; c’est ensemble qu’ils font leurs projets et leurs choix et qu’ils prennent les décisions cruciales dans leur vie de couple.
- Ce que cherchent les jeunes à travers le mariage, aujourd’hui, ce n’est ni peupler la terre, ni allier des fortunes. Ce qu’ils cherchent avant tout, c’est le bonheur.

La technologie s’est mise au service des relations amoureuses



Sites de rencontres, services de messagerie instantanée, chat, webcam etc.… La technologie s’est mise au service des relations amoureuses

Tomber amoureux par internet

Aujourd’hui, les déclarations amoureuses virtuelles fleurissent ! Et pour attirer les internautes, les communautés virtuelles et sites de rencontres multiplient les initiatives et les nouvelles façons de se rencontrer sur Internet. Grâce aux pages « Spotted » (repéré) sur Facebook par exemple, il est désormais possible de retrouver une personne inconnue que l’on aurait croisée dans la rue sans oser l’aborder. Et grâce à une nouvelle appli américaine, il est maintenant possible d’organiser des rencontres amoureuses sur son téléphone mobile également ! Il suffit de définir une heure de rendez-vous et un lieu, pour se voir proposer des rencontres à l’aveugle.

Le monde virtuel comme terrain de jeu

Quelle est donc la particularité de ce moyen de rencontre qu’est Internet ? Dans le monde virtuel, les règles de jeu sont différentes. Que ce soit dans une communauté virtuelle comme Habbo, sur Facebook, sur des forums ou sur des sites de rencontres, les codes changent : on se présente différemment et les rencontres se font souvent selon d’autres critères. Internet nous donne en effet la possibilité de jouer avec notre image et de trier l’information que l’on a envie de partager avec les autres, sans y être physiquement présent. Cette particularité, à priori évidente, nous oblige en effet à communiquer autrement. Les centres d’intérêt prennent plus d’importance que l’apparence physique. Le pseudo, voire l’avatar, remplace les accessoires, le style vestimentaire ou encore notre coupe des cheveux… Dès que l’on se retrouve dans le monde virtuel, les préjugés classiques ont tendance à s’envoler et l’absence du corps physique nous permet parfois de nous exprimer plus facilement, plus librement. La timidité, si pénible à vivre dans le monde réel, s’estompe – ce qui facilite souvent la prise de parole. Or, si ce moyen de rencontre peut paraître tentant, il ne faut pas oublier qu’il peut y avoir des risques liés à Internet et à ce mode de communication parfois si contraignant.

Est-il possible de tomber amoureux sans s’être jamais vu?

L’amour virtuel, s’il existe, est un amour particulier. Si la relation de couple virtuelle a beaucoup de choses en commun avec la relation de couple IRL*, il y a énormément de choses qui les séparent. Pour commencer, une sélection stricte basée sur des critères divers précède souvent la rencontre virtuelle. Sur la plupart des sites de rencontres, il nous est demandé de choisir les qualités et les particularités physiques de notre futur « conquête ». Cette sélection nous oblige à réfléchir à la manière dont on se représente notre futur amoureux (se). Nous risquons en fait d’idéaliser l’autre, au point d’avoir peur de la rencontre charnelle… Cela nous force aussi à réfléchir sur la manière dont on se présente soi-même sur le site en question. Que cherchons-nous à mettre en avant ? Que cherchons-nous à cacher ? Cette manière d’entrer en contact fausse donc forcément la surprise de la rencontre et la spontanéité des sentiments…
En plus, sur Internet, les étapes relationnelles sont souvent franchies à une vitesse vertigineuse. Il peut ainsi y avoir une exacerbation des sentiments et un engouement précipité. Le monde virtuel favorise aussi les désinhibitions – c’est-à-dire que nous avons tendance à dire, à faire et à accepter des choses que nous n’aurions jamais dit, fait ou accepté IRL.

Qui se cache réellement derrière l’écran ?

Le monde virtuel offre la possibilité de choisir ce que l’on souhaite partager avec les autres. Nous pouvons omettre des informations qui nous concernent, voire les modifier. Nous pouvons ainsi tester différentes facettes de notre personnalité et nous présenter tels que nous voudrions être, et pas toujours tels que l’on est vraiment. Or, si nous pouvons modifier les informations qui nous concernent à notre guise, c’est que les autres peuvent le faire également. On ne connait donc pas toujours l’identité réelle de celui qui se cache derrière l’écran, ni le degré de vérité des informations renseignées sur son profil. Cela vaut bien sûr aussi pour les photos, des clips, etc. Tant que l’on n’a pas rencontré la personne IRL, il est donc primordial de ne jamais se soumettre à des demandes insolites : se filmer, se dénuder, etc.  Certaines personnes qui acceptent de se dévêtir dans un jeu sexuel par webcam interposées par exemple, peuvent se retrouve ensuite mêlées à des histoires de chantage qui peuvent être très difficiles à gérer.
Enfin, si un jour on a envie de rencontrer l’élu-e de son cœur, dans la vraie vie, on imagine bien que cela devient compliqué si l’on s’est fait passer pour quelqu’un d’autre dans le monde virtuel !




Les sociétés modernes ont réussi à abolir définitivement l'esclavage (Liberté, j'écris ton nom)



Les sociétés modernes ont réussi à abolir définitivement l'esclavage:

- par les pactes internationaux: la déclaration des droits de l'homme (1789) et la fin de la traite des noirs aux USA;
- la modernité est une forme de revalorisation de l'homme et des droits de l'homme;
- Le machinisme a libéré l'homme des tâches pénibles et ingrates: les moyens de transport, la photocopie, les robots...
- La modernité a instauré les droits syndicaux;
- Elle a également libéré la femme qui était en état de soumission dans la société patriarcale

 Cependant les sociétés modernes ont :

- favorisé l'apparition d'une nouvelle forme d'esclavage en considérant l'homme comme une force de travail;
- développé l'esclavage par le culte du beau chez la femme: les concours de beauté, la publicité...
- donné naissance à de grandes firmes : "les trusts", qui délocalisent leur pouvoir pour profiter d'une main-d’œuvre peu chère sans tenir compte des textes de loi.
- instauré une dépendance au confort, la machine est devenue une nécessité: tout s’arrête en cas de panne électrique: l'informatique, l’ascenseur





a Grâce au développement que connaît le monde d'aujourd'hui, l'esclavage qui prévalait dans les sociétés anciennes a quasiment disparu. Les citoyens des différents pays sont déclarés libres, égaux et dignes de respect.
-Selon certaines sources, l'esclavage classique perdure dans certains pays dits sous- développés.
- Certaines formes d'esclavage ressurgissent quasiment partout dans le monde r Les servitudes pour dettes dans certains pays pauvres.
- Les conditions particulières de certains migrants dont on confisque les pièces d'identité, qu'on exploite et qu'on condamne à vivre dans la misère, la promiscuité et la peur (le cas des clandestins en Europe ou dans certains pays du Moyen-Orient, etc.).
- Le travail des enfants (des enfants enlevés (ou pas) que l'on force à assurer de basses besognes, à voler, à mendier ou même à se prostituer).
- Le phénomène des enfants soldats en Afrique et ailleurs.
- La traite des blanches.
En plus de l'esclavage sous ses formes ancienne et moderne, on peut également citer les diverses formes de discrimination dont sont victimes les étrangers dans un grand nombre de pays.
A cela s'ajoute la ségrégation qu'endurent certaines catégories sociales ou groupes ethniques dans une même société .
Remarque importante: Accepter toute autre analyse pertinente mettant l’accent sur les deux questions principales du sujet:
- Les sociétés modernes ont- elles réussi à abolir définitivement l'esclavage?

- Ces mêmes sociétés assurent-elles la liberté et le respect de tous les hommes?

Les adolescents et leurs parents


Les adolescents et leurs parents :

L’adolescence est une étape transitoire qui se situe entre l’enfance et l’âge adulte. Voulant divorcer avec le stade de l’enfant, l’adolescent tente d’accéder à celui de l’adulte, et cela ne se fait pas sans heurts vis-à-vis de son entourage.

L’adolescent se sent tiraillé (tourmenté, inquiet) entre deux besoins tout à fait opposés : à savoir le besoin de sécurité et le besoin d’autonomie. Cette situation déclenche une série de crises, notamment s’il a des parents exigeants. Lui, il pense qu’il est déjà adulte, remarquant certaines transformations physiologiques et psychologiques, croyant que cela est largement suffisant pour acquérir sa liberté. Les parents voient en lui un enfant qui n’a pas encore acquis sa maturité lui permettant d’être un individu capable de gérer sa vie en toute sécurité ; et que la vie n’est aussi simple qu’il croit.

A partir de là, il commence à prendre une position hostile à l’égard des adultes en la personne des parents. Alors, il se révolte.

Si cette crise est moins grave, elle peut être passagère, et l’adolescent va rapidement retrouver sa sagesse .mais dans le cas contraire, elle pourrait avoir des résultats regrettables : l’adolescent pourrait s’adonner à la cigarette, à la drogue, à la criminalité.

L’adolescent doit avoir sa liberté mais relative pour se préparer progressivement à avoir sa liberté totale mais avec le concours de ses parents qui eux aussi doivent être conscients de l’étape complexe et difficile que traverse leur fils ou fille.

Nombreux sont les adolescents qui ont gâché leur vie à cause de cette liberté totale dont ils ne savent pas se servir.

L’autorité des parents :

Dans beaucoup de familles, le rapport entre les parents et leurs enfants est basé sur l'autorité. Certaines personnes soutiennent cette autorité; d'autres au contraire la dénoncent.

Pour l'autorité parentale:

- Les parents protègent leurs enfants contre les dangers qui les menacent (drogue, tabagisme, prostitution...).

- Les enfants, jeunes et moins jeunes, sont immatures: ils ont donc besoin de la tutelle (surveillance) de leurs parents.

- La liberté et l'autonomie conduisent dans plusieurs cas à la délinquance.

Contre l'autorité parentale:

- L'autorité parentale produit des enfants timides et lâches.

- L'autorité excessive conduit les enfants à la délinquance, à la fugue (la fuite, l’évasion).

- Lorsque les parents sont autoritaires, il n'y a pas de communication entre eux et leurs enfants. En conséquence, ces derniers se cantonnent (s’installent, restent) dans le silence: ils ne parlent pas de leurs problèmes, de leurs souffrances.

Je suis contre l'autorité excessive: les parents recourent systématiquement à la violence et au châtiment corporel qui provoque chez les enfants des traumatismes (إصابات) psychologiques graves.

L'autorité est nécessaire, mais elle ne doit pas devenir un prétexte à la violence physique. Les parents doivent faire preuve de fermeté (sévérité, solidité), tout en restant compréhensifs et humains.






La ville apporte-t-elle la liberté ? (Liberté, j'écris ton nom)



La ville apporte-t-elle la liberté ?

 -La ville de la fin du XXe siècle voit s'accumuler les difficultés, pollution, insécurité, surpeuplement ; bon nombre de ses habitants souhaitent la quitter et s'y sentent malheureux. Les familles qui comptent plusieurs enfants aspirent bien souvent à un cadre de vie plus calme et plus aéré. Pourtant, nombreux sont les jeunes qui rêvent de trouver dans une métropole de France ou d'Europe l'animation, la diversité, et surtout la liberté dont ils manquent dans un environnement familial confiné dans la vie provinciale. Oui, la grande ville nous fait rêver à bon droit ! Elle nous apporte la liberté, c'est ce que nous montrerons dans ce développement en évoquant successivement la vie privée, l'épanouissement intellectuel et professionnel, enfin la sociabilité qui se développe en ville…

-Ce n'est que parce qu'il vit en société que l'homme peut devenir moral, substituer dans sa conduite la justice à l'instinct. Il est donc le produit de l'homme, aussi bien par son éducation que par le système de législation. Et le problème fondamental sera dès lors de trouver une forme de société dans laquelle l'homme puisse préserver sa liberté naturelle et assurer sa sécurité.   

Transition :   

- La ville peut donc également contribuer à m'aliéner, puisque je deviens précisément dépendant du confort, de tous les possibles qu'elle m'offre. Le critère de départ : la liberté comme possibilité d'action, ne me détourne-t-il pas de ce qu'est la véritable liberté ?   

La liberté peut-elle m'être apportée ?  

 - Si on ne définit pas la liberté comme le fait de pouvoir faire quelque chose, mais comme le fait de pouvoir choisir librement ce que l'on veut, ce que l'on est, c'est-à-dire comme liberté de faire des choix qui nous déterminent, la ville et son confort peuvent même être un obstacle à cette liberté. Pour Sartre, l'essence de l'homme se confond avec la liberté. L'existence humaine est sans justification et il appartient à l'homme et à l'homme seul de donner un sens à sa vie.

La société est-elle un obstacle à l’épanouissement de l’individu ? (Liberté, j'écris ton nom)



La société est-elle un obstacle à l’épanouissement de l’individu ?

Introduction

On souligne volontiers "l’individualisme" des sociétés contemporaines, et le philosophe Gilles Lipovetsky évoque ainsi dans L’Ère du vide, "l’individu et son droit toujours proclamé de s’accomplir à part, d’être libre" : sous-entendu, "à part" du reste de la société qui empêcherait donc l’individu "de s’accomplir" et notamment, "d’être libre". Mais la société est-elle obstacle à l’épanouissement de l’individu – ou à son "accomplissement" ?
L’individu peut être simplement défini comme un "être humain distinct des autres, par opposition à la société", justement (Le Petit Robert). Quant à "l’épanouissement", c’est un terme assez vague, mais on peut admettre que c’est bien le but que chacun recherche dans la vie de "s’épanouir", ou "se réaliser", ou encore de "s’accomplir". Il y a sans doute deux idées dans la notion d’épanouissement : d’abord, bien sûr, celle du "bonheur". Ensuite, celle d’un développement des "possibilités" ou des "facultés" de chacun. En bref, le fait de "se réaliser" aussi bien en tant qu’homme qu’en tant qu’individu, "d’être soi-même", ce qui reste bien le meilleur moyen d’être heureux. Alors, la société empêche-t-elle l’individu de développer les qualités qui lui sont propres et par là même, d’atteindre le bonheur ? Pour quoi ? Et en quoi ?
On peut définir la société comme un "groupe d’individus" ou plutôt, comme un "ensemble d’individus entre lesquels existent des rapports durables et organisés, le plus souvent établis par des institutions" (Le Petit Robert). À partir de là, la question est de savoir quels rapports existent entre les individus dans la société. S’ils vivent en "groupe", c’est sans doute que cela leur apporte quelque chose à chacun : une entraide, des moyens de subvenir à leurs besoins, ou tout simplement, de "’amitié", le plaisir qu’on retire à vivre ensemble. D’un autre côté, il semble bien que les hommes aient toujours vécu en société sans jamais l’avoir vraiment "choisi", et si cette vie "en groupe" est plus ou moins utile ou nécessaire pour "survivre", elle nous empêche un peu – et même beaucoup – de "vivre", "d’être libre" et "heureux". Dans ce sens, il est à peine besoin de rappeler qu’on accuse régulièrement"la société" de nous obliger, de nous contraindre, ou de faire de chacun de nous des "moutons" et des "numéros" – sans trop savoir, d’ailleurs, de qui on parle ni à quoi on pense quand on dit : "la société".
Donc, la société est-elle pour l’individu un moyen ou un obstacle pour être heureux, notamment en "développant" les qualités qui lui sont propres – est-ce que plutôt, elle ne l’en empêche pas en le "tuant", pour ainsi dire, "dans l’œuf" ?
 

I – La société est nécessaire au bonheur de l’individu

a) Si les hommes vivent en société depuis si longtemps – et même, depuis toujours –, c’est bien qu’elle leur apporte quelque chose, en particulier les moyens de subvenir à leurs besoins. Ainsi, parce que "l’union fait la force", la vie en groupe permet à chacun de survivre mieux qu’il ne le ferait tout seul, notamment en répartissant les tâches nécessaires à la satisfaction des besoins – ce qu’on appelle "la division du travail". Mais ne s’agit-il pas alors d’un "mal nécessaire", utile à la survie tout en étant nuisible au bonheur de chacun ?
b) Aristote dit de l’homme qu’il est un "animal social" ou "sociable". En deux sens : d’abord, pour distinguer la société humaine du groupe animal. En effet, si l’instinct grégaire des animaux les pousse à vivre en groupe pour satisfaire leurs besoins, la vie de l’homme en société lui apporte bien plus et lui permet, à travers le langage, d’acquérir et de développer "le sentiment du bien et du mal, du juste et de l’injuste et des autres notions morales". En bref, la vie en société "humanise" l’individu et le fait sortir de l’animalité. Par là même, elle le rend heureux, pour la bonne raison qu’il est dans la nature de l’homme de vivre en société.
c) Finalement, en dehors de la société, l’individu ne serait pas grand-chose. D’ailleurs, la sociologieconsidère qu’on ne peut ou qu’on ne doit même pas penser ni définir l’individu indépendamment de la société. C’est en ce sens qu’Auguste Comte soutient qu’on ne peut pas "décomposer" la société en individus, tout comme on ne peut pas "décomposer" un être vivant tant qu’il est vivant. Il n’y a donc pas lieu d’opposer l’individu et la société, puisque chaque être humain est une partie de la société définie comme un "organisme".
(Transition) La solution pose un problème : comment prétendre que l’individu peut être heureux s’il est entièrement soumis à la société, aux règles sociales ou sociologiques, ou encore aux institutions qui régissent la vie en société ? Chacun d’entre nous ne cherche-t-il pas aussi à se distinguer des autres et à "être libre" ?
 

II – La société est un obstacle au bonheur de l’individu

a) Si la sociologie peut faire "abstraction" de l’individu, c’est justement qu’elle présuppose qu’il est entièrement "déterminé" par la société. Pourtant, la notion d’épanouissement comprend l’idée de liberté : développer ses propres facultés ou qualités, se "réaliser soi-même", c’est bien se distinguer des autres. Si l’individu "est déterminé" par la société plutôt qu’il ne "se détermine" lui-même, c’est bien qu’elle l’empêche de s’épanouir, d’autant plus s’il doit se conformer aux règles qui sont les mêmes pour tout le monde.
b) Contrairement à ce que prétend Aristote, ceux qu’on appelle "les théoriciens du contrat" et/ou de "l’état de nature" soutiennent que l’homme n’est pas naturellement "sociable", soit parce qu’il est un animal "solitaire", comme chez Rousseau, soit parce qu’il est naturellement "égoïste", comme chez Hobbes. Par conséquent, la vie en société le déshumanise ou le pervertit plutôt qu’elle ne l’humanise (Rousseau), et sinon, elle entraîne un état de guerre perpétuelle (Hobbes). Dans tous les cas, les hommes seraient plus heureux s’ils vivaient seuls. Alors pourquoi vivre en société ?
c) Comme on l’a dit, c’est seulement par intérêt ou pour subvenir à leurs besoins. Mais l’entraide devient vite interdépendance, et la division du travail, inégalités sociales. Le remède est peut-être pire que le mal. C’est pourquoi, sans doute, "la société civile" a besoin de l’État et d’un pouvoir politique qui organise la vie sociale en corrigeant ses effets pervers. Pour résumer, si les hommes se sentaient libres et heureux en société, il n’y aurait pas besoin d’État ni de lois.
(Transition) Une fois encore, la solution pose un problème : avec un État qui organise entièrement la vie en société, on tombe dans le "totalitarisme". La sphère privée disparaît totalement au profit de la sphère publique et, bien sûr, l’individu n’a plus aucune existence propre.
 

III – Les obstacles de la vie en société permettent à l’individu de s’épanouir

Il n’y a peut-être pas à opposer obstacle et moyen : c’est à peu près ce que soutient Kant en évoquant "l’insociable sociabilité des hommes".
a) Sociabilité, parce que les hommes ont bien "un penchant à s’associer" qui ne relève pas seulement du calcul utilitaire. Au fond, Aristote a bien raison : il est de la nature des hommes de vivre ensemble, et sans cela, ils ne pourraient développer leurs facultés (morales, intellectuelles, etc.), et par suite, être heureux.
b) Mais en même temps, l’homme est bien un être "insociable", ainsi que peut le soutenir un Hobbes : il ne peut s’empêcher de poursuivre des intérêts égoïstes, et de manière générale, de chercher à se distinguer des autres, à se différencier, "à vouloir tout diriger dans son sens" ou comme le dit Gilles Lipovetsky, à proclamer "son droit" "de s’accomplir à part, d’être libre". Est-ce à dire que la vie en société l’en empêche ?
c) Pour Kant, c’est justement dans la confrontation, voire dans le conflit de la vie sociale, que l’individu trouve le moyen de "développer" ses facultés. Il prend l’image de l’arbre qui pousse et se développe bien mieux au milieu d’autres arbres avec lesquels il doit "se battre" pour faire sa place, que s’il était isolé.

Conclusion



Bien sûr, l’individu peut avoir le sentiment que la société l’empêche de s’épanouir et d’être heureux, à cause des règles ou des lois auxquelles il est soumis, qu’il en soit conscient ou non, d’ailleurs. D’un autre côté, que serait l’individu en dehors de la société, effectivement ? Celui qui serait né et grandirait tout seul dans une forêt n’aurait pas vraiment l’occasion de développer tout ce qui fait de lui un homme et la personne qu’il est, à commencer par le langage. Pour finir, ce sont les obstacles imposés par la société à l’individu qui lui permettent – qui le poussent, qui le forcent même – de s’épanouir.  

Le travail est-il pour l'homme un obstacle à la liberté ? (Liberté, j'écris ton nom)



Le travail est-il pour l'homme un obstacle à la liberté ?

Introduction
Nul doute que nous soyons nombreux à souhaiter n'avoir pas à travailler : le travail tend à nous apparaître comme une contrainte sociale déplaisante et pénible. Il faut travailler à l'école, puis il faudra trouver un emploi pour gagner sa vie et prendre ainsi sa place dans la société, au point que la majeure partie de notre vie semble placée sous le signe du travail. Or le travail est avant tout une activité impliquant de se soumettre à des règles dont on ne décide pas : il y a un savoir-faire à acquérir, des procédures et des procédés de fabrication à respecter ; en un mot, je ne peux pas faire n'importe quoi, comme bon me semble, si je veux parvenir au résultat escompté. S'adonner à un travail, c'est donc toujours se plier à des exigences qui ne dépendent nullement de notre libre arbitre, mais qui semblent au contraire venir le brider. Pour autant, le travail est-il pour l'homme un obstacle à la liberté ? Car enfin, c'est bien aussi parce que je travaille que je peux me rendre indépendant de la tutelle d'autrui, produire par moi-même ce qui est nécessaire à ma subsistance et à mon bien-être, et ainsi avoir les moyens de mener ma vie comme je l'entends, sans plus dépendre désormais du bon vouloir des autres. En ce sens, si le temps du travail, en tant qu'effort sur soi, n'apparaît pas au premier abord comme un moment de liberté, le résultat du travail semble quant à lui l'instrument de ma libération : certes, au moment où je travaille, je ne fais pas ce que je désire, mais grâce à mon travail (aux objets que j'aurai fabriqués contre un salaire ou que je pourrai vendre), je me donnerai les moyens d'acquérir ce qui peut m'être utile ou me faire plaisir.
Encore faudrait-il cependant que la liberté fût bien ce que nous avons jusqu'ici présupposé qu'elle était : pouvoir faire ce qu'on désire, c'est-à-dire finalement ce qui nous plaît, sans obstacles ni limites. Telle est sans doute bien l'entente la plus ordinaire de la liberté ; mais pour commune qu'elle soit, elle demeure fortement contestable : sans doute, travailler est une nécessité sociale (et même, on pourra le montrer, une nécessité vitale) ; sans doute aussi, je ne décide pas des techniques à mettre en œuvre quand je travaille ; mais est-ce que je décide davantage de mes besoins et de mes désirs en général ? Est-il en mon pouvoir de désirer ceci plutôt que cela ? À dire vrai, il s'agit là d'impulsions qui toujours s'imposent et tendent tyranniquement à faire la loi en nous. Mais alors, leur laisser libre cours, loin d'être la marque d'une libre conduite, serait bien plutôt le signe d'une servitude d'autant plus puissante qu'elle n'est pas reconnue comme telle par celui qui la subit. Il faudrait alors soutenir que c'est bien plutôt dans la résistance de la volonté à l'égard des désirs que la liberté se manifeste vraiment. Le rapport que le travail entretient avec la liberté doit alors nous apparaître sous un jour nouveau : peut-être est-ce précisément parce que le travail est une discipline et un effort de soi sur soi que, loin de faire obstacle à la liberté humaine, il pourrait bien en être au contraire sinon l'accomplissement plénier, du moins le nécessaire chemin. C'est du moins ce qu'il conviendra d'examiner.


I. Le travail comme nécessité
On a coutume en paléoanthropologie de considérer la présence d'objets taillés, un silex biseauté par exemple, comme le signe d'une présence humaine : un homme a vécu là, qui a pris la peine de transformer, dans un but déterminé, des choses naturelles en outils de travail, interposant ce faisant entre lui et le monde naturel des objets conçus de toutes pièces et en ce sens artificiels. Pourquoi donc ? On peut à bon droit penser qu'une telle peine n'a rien de gratuit, au contraire. Après tout, l'homme, comme tout être vivant, doit assurer sa survie dans une nature au pire hostile et au mieux indifférente. Entendons par là qu'il a un certain nombre de besoins vitaux qu'il lui faut satisfaire sous peine de mort ; et en ceci, il ne se distingue pas des autres animaux. Seulement, comme le remarquait Platon dans le Protagoras, alors que la nature a doté ces derniers d'instincts sûrs guidant sans erreur possible leur comportement et d'organes à même de leur servir d'outils naturels (pinces, crocs, becs, etc.), l'homme est nu et comme démuni de tout avantage naturel pour se conserver lui-même. C'est pour ainsi dire à mains nues qu'il se mesure à son milieu : l'homme, au sens propre, ne peut compter que sur ses doigts. Proie faible et sans défense, prédateur lent et malhabile, il serait promis à la disparition biologique pure et simple s'il n'était capable d'interposer des outils entre lui et le monde, de transformer par son activité technique ce qui l'entoure, et de plier ainsi la nature à ses besoins. L'homme est le seul être vivant à ne pas s'adapter à son milieu, mais à adapter son milieu aux exigences de sa propre survie, et c'est le travail qui est tout à la fois le moteur et le vecteur de cette adaptation. Aussi semble-t-il dicté par la plus élémentaire des nécessités, la nécessité vitale : travailler, c'est justement produire ce que la nature ne fait pas toute seule et produire ce sans quoi ma propre survie serait compromise, sinon menacée. Les vêtements ne poussent pas tout seuls et j'en ai pourtant besoin pour me protéger des rigueurs climatiques : il me faudra alors les tisser, et cela, nécessairement. Cultiver la terre, élever des animaux, bref, gagner son pain à la sueur de son front, telle semble donc bien, comme nous le rappelle la Genèse, la nécessité contraignante à laquelle l'homme doit se soumettre. Alors, si la fabrication d'instruments de travail est une marque spécifique de l'humanité et si cette production obéit avant tout à une nécessité d'ordre vital à laquelle l'homme ne peut se soustraire sous peine de mort, voilà l'humanité placée d'emblée sous le signe d'une servitude ou d'une dépendance native : travailler ne relève pas d'un libre choix, mais de la nécessité la plus contraignante qui soit ; c'est bel et bien une question de vie ou de mort.
Davantage même : tout travail, en tant qu'activité fabricatrice, suppose une technique dont je ne décide pas et à laquelle je dois me soumettre nécessairement. Alors, non seulement je travaille par nécessité, mais encore, la façon même dont je produis ce que je veux produire n'est pas remise à mon libre choix. Et comme il est bien évident que je ne saurai jamais maîtriser à moi seul toutes les techniques nécessaires à la production des objets dont j'ai besoin, le travail va se diviser et se spécialiser : telle est du moins l'hypothèse envisagée par Platon au deuxième livre de la République. L'homme va cultiver des champs, mais il faut à l'agriculteur des outils, dont la production réclame elle aussi certains savoir-faire particuliers : aussi faudra-t-il des forgerons, des menuisiers, etc. Ce qu'il faut ici remarquer, c'est que le travail génère alors de nouveaux besoins, qui pour être satisfaits réclameront à leur tour un travail spécifique. Ainsi, des besoins de plus en plus divers expliquent-ils une diversité de métiers elle-même toujours accrue : se dessine alors une communauté d'échanges où chacun participe, à son ordre et mesure, à la satisfaction des besoins de tous. Le travail devient alors le fondement du seul véritable lien social, le commerce et les échanges : la satisfaction de mes besoins dépend d'autrui, mais la satisfaction des siens dépend de moi. Or chacun dépendant ainsi de tous les autres, aucun n'est plus le maître de personne. Si donc nous travaillons par nécessité, cette nécessité permet d'une certaine manière à chacun de se libérer des autres : entre les hommes, les relations qui ont cours ne sont plus de subordination, mais de coopération, au point que les individus peuvent désormais à bon droit se définir par leur fonction, c'est-à-dire par leur emploi (le boulanger ou l'instituteur).
Selon la thèse d'Adam Smith, le travail est donc une nécessité à la fois naturelle et sociale : ne pas ou ne plus travailler, c'est tout à la fois être menacé dans sa survie et dans son statut de membre de la communauté humaine ; c'est risquer de perdre tout à la fois sa vie et sa liberté, puisque cela revient à remettre la satisfaction de ses besoins vitaux aux bons vouloirs d'autrui. Sans doute faut-il accorder ce point à la position utilitariste : que le travail soit une nécessité, cela ne signifie pas pour autant qu'il constitue un obstacle pour ma liberté ; bien au contraire : il est peut-être le seul moyen humain d'accéder à la liberté. C'est cependant le concept de liberté engagé ici qui fait question : car enfin, autre chose est de dire que la multiplication des désirs accroît la dépendance de chacun envers tous les autres, autre chose est d'affirmer qu'il s'agit là d'une libération. Certes, le fait qu'autrui ait besoin de moi autant que j'ai besoin de lui, cela m'affranchit de sa tutelle ; mais il n'est pas de maître plus tyrannique que le désir lui-même : si ma liberté se résume à la recherche sans limites de la satisfaction de désirs eux-mêmes illimités, que m'importe alors d'être libéré de l'emprise d'autrui ? Que m'importe en effet si c'est pour devenir l'esclave de moi-même ? Le reproche est finalement platonicien : d'une part, il n'est pas certain que la vie en commun se résume à faciliter les échanges et la coopération économique ; d'autre part et surtout, il est tout aussi incertain que la satisfaction des désirs soit en elle-même une libération. Peut-être la liberté dont le travail est la promesse est-elle plus et autre : si le travail me permet d'échapper à la domination d'autrui tout en me rendant dépendant de mes semblables eux aussi au travail, il faudrait sans doute prendre au sérieux la maîtrise qu'il me permet d'acquérir aussi bien sur la nature que sur moi-même.


II. Le travail comme libération
Le travail est certes le seul moyen que l'homme ait d'assurer sa survie : si nous travaillons, c'est donc bien par nécessité, et même par une nécessité qui est naturelle avant d'être sociale. C'est alors la liberté humaine qui se trouve, semble-t-il, compromise. Pourtant, ainsi que le montre Hegel, mon humanité n'est pas un bien donné ou un bien acquis pour toujours : elle ne m'est accordée que si autrui consent à la reconnaître. Ce que chacun recherche, c'est donc la reconnaissance par autrui de son humanité propre : mais la reconnaître à l'autre, lui donner ce qu'il exige, c'est par là même renoncer à avoir quelque pouvoir que ce soit sur lui ; le premier qui cède dans cette lutte à mort, le premier qui accorde à l'autre ce que celui-ci demande, renonce de lui-même à se voir accorder le statut d'être humain. Celui donc qui, par lâcheté ou par peur de mourir, cesse le combat pour la reconnaissance, celui-là est asservi : il devient l'esclave du vainqueur, qui gagne ainsi le droit d'user à sa guise de la vie du vaincu. Reconnaître la liberté de l'autre, c'est donc, nous dit Hegel, accepter d'être asservi, c'est-à-dire entrer au service de l'autre : l'esclave, c'est celui qui a choisi la vie plutôt que de risquer la mort, et ce au prix de la liberté. Or cet asservissement a pour nom le travail. Le maître, c'est alors celui qui jouit du fruit du travail sans travailler lui-même ; en d'autres termes, il voit ses besoins naturels, et même ses moindres désirs, être satisfaits sans pour autant se voir contraint de travailler à les satisfaire. L'esclave, quant à lui, est contraint au travail pour un autre. Lequel est alors le plus libre des deux ? On serait tenté de penser que c'est le maître qui voit le moindre de ses caprices être immédiatement satisfait sans avoir à faire quoi que ce soit pour cela. Pourtant, à l'examen, il n'en va pas ainsi. C'est que le travail, d'instrument de contrainte, devient au terme du processus dialectique la marque de la liberté véritable : alors que le maître, à qui désirer ne coûte rien, devient prisonnier et de son désir lui-même, et de l'esclave qui travaille à le satisfaire, l'esclave quant à lui apprend dans la patience et le « travail du négatif » à se dominer lui-même comme il apprend à dominer l'extériorité. L'esclave, par le travail, devient maître de lui comme de la nature : sa volonté apprend à triompher et de son désir, et de la nature, pour leur imposer ses lois. Au terme du processus donc, c'est l'esclave qui est réellement libre, et le maître qui est réellement esclave. Et ce dépassement de la contradiction n'est possible que parce que la « liberté » du maître était dès le départ rien de moins qu'illusoire ; la liberté apparente de celui qui, ne cherchant qu'à satisfaire ses désirs, « se révèle par là l'esclave de ce désir même », comme le disait, avant Hegel, Rousseau.


Conclusion


La contradiction opposant travail et liberté a été dépassée au prix, il est vrai, d'une radicale redéfinition de la liberté elle-même. Remarquons, comme le faisait déjà Kant dans l'Anthropologie, que cette liberté, la seule véritable, résulte de la contrainte : si l'homme n'y était pas contraint, et contraint nécessairement, il n'aurait jamais de lui-même la force de s'opposer aux appétits. C'est parce qu'il n'a pas le choix que l'esclave renonce à ses désirs, et cette renonciation se fait dans la douleur, ce pourquoi le travail peut nous apparaître comme une malédiction ; mais dans la servitude, l'esclave apprend à triompher de l'adversité en cultivant sa volonté. Ma volonté commande et, malgré la fatigue, mon corps lui obéit. Ma volonté exige, et le désir se tait. Là est sans doute la source d'une jouissance toute particulière, celle qu'éprouve celui qui, parvenu à la maîtrise de soi, n'est plus simplement velléitaire, mais bien volontaire : tel que je veux que l'être soit, tel il sera, parce que je le transformerai par mon travail jusqu'à ce qu'il me satisfasse. Cette jouissance, c'est celle d'une conscience parvenue à la liberté véritable : ne pas se contenter du donné naturel, mais lui imposer ses lois. Le travail nous ouvre ainsi à la liberté authentique comme autonomie d'une volonté qui n'accepte plus de vivre sous d'autres lois que les siennes : nous y affirmons la liberté humaine envers et contre tout, fût-ce envers et contre soi-même.

Guerre et Média



Sujet : « Une plainte de femme, atroce, interminable, monta jusqu’à l’aigu, parut ne devoir jamais retomber. »
Des scènes violentes de guerre sont diffusées à longueur de journée dans les médias. Cette profusion d’images n’entraîne t-elle pas la banalisation de ce fléau ? Ne devient-on pas de moins en moins sensibles aux horreurs de la guerre ?
Vous développerez votre point de vue sur cette question en vous appuyant sur des arguments et des exemples précis.

Progression possible :

Introduction :
Introduire le thème de la guerre en insistant sur le caractère atroce de ce fléau, quelle que soit l’époque, et sur ses conséquences graves sur toute l’humanité.
Reformuler le sujet en focalisant sur la médiatisation de plus en plus large des conflits internes et internationaux
Amener la problématique en s’interrogeant sur l’effet de la médiatisation des conflits sur les lecteurs des journaux, sur les téléspectateurs et se demander si ce nombre considérable d’images décrivant les guerres et leur caractère atroce n’entraine pas la banalisation de ce fléau et n’altère pas le degré de sensibilité des gens, témoins de ces horreurs.

Développement

Commencer le développement en décrivant la gravité des guerres et leur effet sur les consommateurs des médias qui sont choqués par les atrocités de ces conflits et qui éprouvent de l’empathie et de la compassion pour les victimes de la guerre.
Développer l’idée que ces images étaient rares et leur publication suscitait facilement les sentiments de pitié du monde et des consommateurs des médias.
Sentiment qui donnait lieu à une prise de conscience et parfois même à une dénonciation susceptible de mettre fin à quelques conflits.
Parler de la prolifération de ces images et des moyens de leur diffusion (journaux, tv, internet, réseaux sociaux), et montrer qu’avec la multiplication des conflits( donner des exemples de conflits passés et actuels) et la facilité d’accéder aux images nombreuses dont le flux est devenu incontrôlable, le caractère violent des guerres commence à s’atténuer dans l’esprit des gens, à qui il arrive même de confondre réalité et fiction, à se banaliser et fait, désormais, partie de leur quotidien, ce qui émousse leur sensibilité et les rend moins attentifs à ces horreurs et moins sensibles au malheur des victimes dont le nombre augmente de jour en jour.

Conclusion

Montrer que certes, la prolifération et la profusion des images des atrocités des conflits peut avoir des conséquences négatives sur la représentation de ces guerres et de ses conséquences sur les lecteurs des journaux et autres consommateurs des médias et sur leurs sentiments, que les médias ne peuvent pas disparaître et que leur rôle est très important, mais qu’il est temps que ces médias aient aussi un rôle de sensibilisation et de dénonciation.

Les discordes virulentes entre les hommes ont dégénéré en conflits sanglants



« Les discordes virulentes entre les hommes ont, de tout temps, dégénéré en conflits sanglants et des guerres désastreuses », affirment certaines voix pessimistes. Partagez-vous ce point de vue ?
Rédigez un texte argumentatif illustré d'exemples précis tirés de vos lectures et de la réalité quotidienne





Nombreux sont ceux qui adoptent une vision très pessimiste sur l'avenir de l'humanité à cause « des discordes virulentes entre les hommes (qui) ont, de tout temps, dégénéré en conflits sanglants et des guerres désastreuses ». Hélas ! Tout ce qui s'est passé et ce qui se passe encore, un peu partout dans les quatre coins du monde, à cause de ces « cassures » irréparables dans les relations humaines ne peut que donner raison à ces gens noyés dans un profond océan de désespoir amer. 
En effet, il semble que, depuis la nuit des temps, la contagion des « discordes virulentes » entre les humains a été si grande et si rapide que la première étincelle a fait un grand embrasement en gagnant, à une vitesse de croisière, toutes les maison, tous les pays et tous les continents mettant ainsi l'univers tout entier en grand danger. D'ailleurs, il y a eu toujours de nouvelles guerres atroces qui ont ravagé les villes et décimé les innocents : Guerre de cent ans, Guerre de Trois Jours, guerre de Ceylan. Première Guerre Mondiale ; puis une deuxième, plus cruelle. Guerre « éclair », Tempête du désert. Des conflits sanglants ont déstabilisé les nations : Guerre civile en Algérie, en Irak et au Soudan,...Par conséquent, des milliers de personnes ont été massacrées à Hiroshima, en Palestine et au Rwanda...Mais qui saura, ma foi, arrêter le chiffre exact des dégâts matériels et humains ? Des milliers d'handicapés et de blessés au Vietnam, au Liban et au Zimbabwe... Des milliards de dollars, d'euros ou de dinars, chacun sa devise- ont été dilapidés pour envenimer les désaccords et semer la mort! Puis, -quelle folie- le double ou le triple est gaspillé pour reconstruire et restaurer!
Pire encore, en échouant continuellement à désarmer les rancunes féroces des mortels, le spectre d'une troisième guerre planétaire n'arrête point d'hanter les esprits! Pourtant, quelle absurdité ! Le monde entier continue à chanter la même litanie : « vengeance, vengeance, vengeance », sans répit !
Pourquoi donc tant de cruautés et de barbaries ? Pourquoi autant d'animosités et de boucheries ? L'homme est-il devenu à ce point affamé de guerre et de sang ? L'homme doit-il demeurer ainsi l'éternel ennemi de son semblable ? 
Quand commencera-t-on à apprendre à nos enfants « le vol des insectes, les couleurs du ciel et les douceurs de l'eau » ? Qui leur composera une chanson d'amour et de paix ? Car, de nos jours plus que jamais, la responsabilité de la guerre « a cessé d'être l'affaire exclusive des mâles et des mâles adultes », comme l'a bien expliqué Maurice DURON dans son œuvre Lettres d'un Européen. Dorénavant, elle ne fera plus de distinction entre les sexes et les âges. En fait, elle concerne aussi bien les hommes que les femmes, aussi bien les pères que les mères qui ne doivent plus tarder à apprendre à leurs progénitures les valeurs de l'altruisme, de la tolérance et du respect mutuel, seuls garants de vivre dans la Paix et la Dignité. Voici l'unique voix de la délivrance.
Hâtons-nous donc de nous engager dans cette voix si l'on veut vraiment freiner cette exécrable métamorphose de l'homme en redoutable « loup pour l'homme » et éviter de sombrer dans une « nuit apocalyptique que n'abolirait aucun jour »?


La guerre est-elle toujours immorale?




Il s’agit de réfléchir sur la question de savoir si la guerre est radicalement immorale et si l’on peut trouver des situations où elle peut bénéficier d’une certaine moralité. On est donc amené à porter un jugement sur la guerre d’un point de vue strictement éthique.

a) Il y a des guerres prétendues morales, légitimes, déclarées pour le bien de l’humanité.

- Des guerres au service de la liberté contre la servitude et l’oppression : les guerres de libération.

- Elles se proposent de combattre un dictateur ou un tyran qui menace la stabilité du monde : la deuxième guerre mondiale.

- Elles interviennent pour arrêter le massacre des populations civiles menacées par un sanguinaire sans foi ni loi…

b) Quel que soit le motif, la guerre demeure fondamentalement immorale.

- Toute guerre fait parler l’animal en l’homme. Elle condamne ainsi la voix de la conscience et de la raison au silence.

- La guerre est une boucherie qui n’a aucun respect de l’intégrité physique de l’homme. En temps de guerre, l’être humain est complètement désacralisé, profané par cet effroyable ravalement de son corps.


- La guerre, quelle qu’elle soit, fait toujours déchaîner les passions les plus négatives de l’homme : haine, désir de vengeance, violence extrême.

La solidarité peut aider les hommes à mieux supporter la guerre.



En période de guerre, un grand besoin d’entraide se fait sentir et les actions humanitaires se multiplient. La solidarité, sous toutes ses formes, peut aider les hommes à mieux supporter la guerre.


-Solidarité sur le plan familial : changement de rôles et nouvelles répartition des tâches après des hommes, entraide entre les familles (nourriture, logis…)

-Sur le plan social : les associations caritatives peuvent aider à l’approvisionnement et apporter des secours médicaux aux blessés tels que médecins sans frontières…

-Sur le plan international : des aides d’autres pays (financements, vivres, prêts, projets…)

-Mais, pour mieux supporter les affres de la guerre, il faut croire aussi en la paix et œuvrer pour la reconquérir en gardant l’espoir en des lendemains meilleurs, en multipliant les efforts diplomatiques et en faisant preuve de volonté et de détermination.

Les efforts fournis par les organisations humanitaires



Il y a des efforts fournis par les organisations humanitaires pour venir en aide aux victimes de la guerre. Ces efforts nécessitent le sens de, du :
-dévouement
-L’abnégation de soi
-L’altruisme et la solidarité
-L’engagement

Toutefois ces efforts fournis par les organisations humanitaires restent Insuffisants :

-Les moyens financiers sont insuffisants pour l’installation d’hôpitaux pour les blessés ou des centres qui peuvent héberger les réfugiés (le nombre des victimes dépasse largement la possibilité de financer certains centres de soins)
-Le nombre insuffisant des caravanes humanitaires


-La ponctualité de leurs tâches: la guerre finie les victimes sont souvent livrées à elles-mêmes.

Les nouvelles générations seraient-elles devenues si indolentes ?



Les nouvelles générations seraient-elles devenues si indolentes ?


I. Désintéressement total des jeunes à ce que les ancêtres ont éprouvé ou les pays en guerre endurent
Ou (dans la plupart des cas le portrait esquissé des jeunes laisse voir une jeunesse davantage portée vers les reflexes défensifs, le manque de solidarité, la peur exagérée de courir des risques.)

- L’égocentrisme excessif du jeune (repli sur soi) le pousse à n’accorder de l’importance qu’aux sujets qui ont une incidence directe sur sa vie (avenir, études ………)

- Sa futilité le conduit à ne s’investir que dans des activités de peu d’intérêt : associations sportives, parfois culturelles et jamais politiques


II. Même si l'idée que les jeunes seraient insensibles est assez largement répandue, il serait injuste d’en déduire qu’ils ne feraient preuve que de peu d'intérêt aux souffrances des victimes de la guerre.


- En réalité, les jeunes ne se désintéressent pas de la guerre, ils s'y intéressent autrement. La jeunesse d'aujourd'hui ne
vit plus les mêmes expériences que les générations précédentes : la société, les repères idéologiques et les grandes problématiques ont changé. Par conséquent le rapport à la douleur et à la souffrance n’est plus le même, ils l’extériorisent par les formes nouvelles : les réseaux sociaux (blogs et caricatures en témoignent)

- Les révolutions arabes déclenchées et menées par les jeunes sont la preuve tangible qu’ils réagissent de façon incendiaire face à la douleur et à la souffrance des peuples réprimés et torturés par les tyrans

- Leur insensibilité n’est qu’apparente et leur activisme, leur est réel et ils sont très mobilisés, s'impliquent bien dans la défense des droits de l'Homme et prennent même la tête de mouvements de revendication quand la situation s’aggrave et la dignité de l’homme est menacée

La participation protestataire n’est-elle pas l’expression même de leur extrême sensibilité et conscience ?

Les guerres sont-elles utiles ?



Les médias transmettent quotidiennement des images de guerres qui déchirent certaines régions du monde. Que l’on soit partie prenante ou non, aucune guerre ne nous laisse indifférents. Certaines scènes particulièrement choquantes nous révoltent profondément et nous condamnons irrémédiablement ces massacres, et pourtant, d’autres aussi atroces nous semblent paradoxalement légitimes et nous applaudissons et encourageons ces actes de bravoure.
Cependant, vu l’ampleur du désastre que les guerres engendrent, il serait temps que les hommes s’interrogent en âme et conscience : les guerres sont-elles utiles ? N’y a-t-il pas d’autres moyens, peut-être plus efficaces, de résoudre le conflit qui oppose deux pays ?

Les guerres offensives/ condamnables

-Ambitions démesurées/ conquérir le monde (Hitler)
-Occupation, colonisation. Exploiter les richesses d’un pays. Annexer le pays. Etendre ses pouvoirs.
-Dans l’histoire : les Croisades.
-Propager le christianisme par le fer en semant la mort.

Les guerres défensives/ légitimes

-Libérer son pays colonisé.
-Défendre une cause juste.
-Arracher sa liberté en payant de sa vie.
-La riposte, le conflit armé est juste et légitime.
-La loi du talion : œil pour œil, dent pour dent.
-La riposte sanglante est considérée comme un acte héroïque.
-Les martyrs sont encensés, leurs familles honorées. Une stèle est érigée pour leur rendre hommage.

Toute guerre est condamnable qu’elle soit offensive ou défensive

-Ghandi : la non-violence. Les moyens pacifiques (la grève de la faim, le boycott)…« Œil pour œil et le monde deviendra aveugle »
-Exemple d’écrivains : Saint-Exupéry, Louis Ferdinand-Céline, Jean Guéhenno « mes amis sont morts pour rien. Et bien d’autres pour rien. Pour moins que rien », Jean Giono « Qu’elles soient défensives, offensives, civiles, pour la paix, le droit pour la liberté, toutes les guerres sont inutiles ».

le travail est encore une source de souffrance physique et morale? (Homme et Science)






A la fin de la journée, Elise dit que son corps est devenu immense, sa tête énorme, ses jambes démesurées et son cerveau minuscule.
Pensez-vous que, de nos jours, le travail soit encore une source de souffrance physique et morale?
Vous développerez votre point de vue sur la question en l’appuyant par des arguments et des exemples précis, dans un texte d’une vingtaine de lignes.

Mots-clés
- « De nos jours » réfère à notre société marquée par des progrès scientifique et technique tout à fait prodigieux. Donc par une amélioration des conditions de travail dans la plupart des pays du monde.
- « souffrance physique », les nouvelles conditions matérielles du travail aujourd’hui impliquent un allègement de la souffrance physique. Les machines, produit prodigieux de la science, remplacent les hommes dans la réalisation des travaux pénibles et dangereux.
- « souffrance morale » : moralement, la société actuelle nous impose de nouvelles exigences tributaires du travail : confort, compétitivité, réussite…

Problématique :
En ayant connu des progrès énormes, les conditions de travail continuent-elles de rester la cause de souffrance physique et morale, aujourd’hui ?

Grandes lignes du développement :

1. Rappeler les progrès réalisés dans le domaine du travail.

- L’invention de nouvelles technologies et de machines ultra performantes rend les conditions de travail très confortables, aujourd’hui. Que l’on songe au domaine du bâtiment, par exemple, où des travailleurs accomplissaient la tâche qu’une grue accomplit aujourd’hui !
- Les ouvriers sont mieux protégés aujourd’hui. Ils sont mieux équipés et les conditions d’hygiène se sont nettement améliorées. On voit cela à la baisse des risques, par exemple.
- Les travailleurs ont des lois qui les protègent et qui veillent à ce que le travail ne porte atteinte ni à leur intégrité physique, ni à leur intégrité morale.

2. Montrer que même si l’on souffre moins à travailler physiquement, on peut penser que sur le plan moral, on souffre plutôt plus.

a) Sur le plan physique, même si la fatigue existe toujours, et même si ce n’est pas le cas dans tous les pays du monde, on peut penser, à bon droit, que la souffrance physique dans le domaine du travail s’est considérablement amenuisée…
b) Sur le plan moral, par contre, on serait tenté de penser que la souffrance a plutôt augmenté.
- Il y a plus de pression sur les travailleurs aujourd’hui, vu que la société où l’on vit est soumise à des valeurs impitoyables de concurrence, de vitesse, de rentabilité et de performance. L’ouvrier est aliéné et déshumanisé.
- Imprégnés par les nouvelles valeurs de la société de consommation, tout le monde travaille pour bien vivre, et si l’on n’y arrive pas, c’est une souffrance.
- Le travail n’est pas simplement un moyen pour vivre, mais un moyen pour la réalisation de soi. D’où la peur de l’échec et la culpabilité qui mène à la dépression et parfois même au suicide.

La vitesse n’apporte-t-elle aux hommes que des motifs d’inquiétude ? (Homme et Science)




À votre avis, la vitesse n’apporte-t-elle aux hommes que des motifs d’inquiétude ?
Développez votre point de vue sur cette question en vous appuyant sur des arguments et des exemples variés.

Introduction :
- Idée générale : La conception de la vie a changé. L’individu est un maillon qui fait partie d’un tout. De ce fait, il est amené à suivre la mouvance et à s’adapter au nouveau rythme d’une vie effrénée.
- La thèse : Certains acceptent de mettre en avant leurs occupations au détriment de leur confort, et personnel, et familial. D’autres, au contraire se sentent piégés et happés par une cadence déchaînée du quotidien. Ils en pâtissent et deviennent anxieux et inquiets face au temps qui ne leur suffit plus pour remplir toutes leurs obligations.
- Les problématiques : On se demande dès lors comment concevoir ce temps ? Est-il un facteur de frustration qui s’ajoute à la panoplie des soucis actuels ? Ou bien, mieux géré et conçu, se révèle-t-il un allié et une source de confort et de détente ?

Le développement :

 La thèse : La vitesse favorise l’anxiété de l’individu :

- Phrase introduisant le paragraphe argumentatif : De nos jours, la plupart des individus sont unanimes face à ce constat : La vitesse se révèle stressante et étouffante pour l’homme moderne.
- Argument : En effet, le temps est conçu comme un contenant qu’il faut optimiser au maximum pour un meilleur rendement. Si le temps devient une source de stress et d’anxiété c’est parce que remplir convenablement son emploi de temps est désormais, un enjeu majeur de nos jours et un gage d’intelligence.
- Exemple : On peut citer à ce titre l’anxiété des parents, soucieux du bon développement de leur progéniture. Ces derniers passent leur journée à courir d’école en club, de club en garderie, de garderie en cours particulier veillant à ce qu’aucune seconde ne soit gaspillée au risque d’être taxé de mauvais parents. C’est notamment, le cas en Chine, où l’attention des enfants est même sollicitée pendant leurs courts moments de sommeil par des histoires racontées ou des chansons écoutées à leur insu, par leurs parents.
- Phrase qui conclut le paragraphe argumentatif : Vu sous cet angle, le temps n’existe plus, il est réduit à un moyen, à un outil qui permet à l’individu de répondre à une succession interminable d’exigences et d’activités.
Mais comme dans la majorité des cas, les emplois du temps sont trop ambitieux et perfectionnistes, une journée ne suffit pas pour accomplir toutes les tâches ! Si bien que frustré, l’individu accuse le temps et cède à l’anxiété et au stress.
 Phrase intermédiaire qui permet le passage à la deuxième partie du développement : Néanmoins, cette frustration ressentie vis-à-vis du temps qui passe peut parfois donner lieu à des initiatives originales. N’est-ce pas Alphonse de Lamartine, qui, se sentant lésé par la fuite inexorable du temps, a écrit un poème mémorable intitulé Le Lac ?

 Le temps est une source de détente et de plaisir :

- Phrase introduisant le paragraphe argumentatif : Le temps conçu en tant qu’objectif en soi peut en effet, se révéler moins stressant pour la personne, mieux il devient un allié du bonheur. Il est ainsi dissocié de la vitesse, revers irréversible d’une vie qui se veut exemplaire.
- Argument : Désintéressé et renonçant à des objectifs à atteindre coûte que coûte, l’individu change sa conception du temps. Ce dernier revêt un sens inédit et nouveau. Le souci de la personne se résume à profiter de ce temps à sa disposition et non plus à le remplir pour exploiter tout son potentiel.
- Exemple : Le cas des retraités occidentaux est idoine dans une telle perspective du temps. Pour bon nombre de travailleurs quittant la vie active, la retraite apparaît comme le graal enfin atteint. Ils sont libres désormais de savourer l’élixir de la vie, ce pour lequel ils se sont acharnés durant toute une vie de besognes et de corvées quotidiennes. Ils sont capables de renouer « avec l’art » de « faire » des choses par eux-mêmes et de « ralentir le rythme en restant simplement seuls avec (eux- mêmes) ». Le temps n’a pour cette catégorie privilégiée d’individus, à ce stade, qu’une valeur, celle de jouir, de profiter des heures et de chaque journée pour exercer et vaquer à leurs loisirs.
- Phrase qui conclut le paragraphe argumentatif : En somme, le temps n’est plus entaché de notions telles que la vitesse, la productivité ou encore la performance. Il ne subsiste plus aucune relation d’inimité ou de rancœur entre l’individu et cette notion de temps. Ce dernier est enfin perçu comme un havre, une manne de plaisirs et de réjouissances inépuisables.

La conclusion :
- La synthèse : le temps, ce concept, somme toute, abstrait et dénué de toute volonté personnelle, se trouve accusé de tous les maux et de toutes les misères de l’humanité : stress, anxiété, déprime, burn out, asthénie, abattement…Que sais-je d’autre ! Or le problème ne réside absolument pas dans le temps mais plutôt dans la manière de l’envisager et de le concevoir.
- L’ouverture de nouveaux horizons : Cependant, il est assez aisé d’élaborer des théories que de vivre réellement l’expérience. La volonté de l’individu et les objectifs ambitieux ou à la portée de ses possibilités sont les seules clés pour ouvrir de nouveaux horizons et bannir toutes les déconvenues d’une vie rythmée par la vitesse. Mais alorsquels sont les recours de ces gens qui prendront le temps d’avoir un regard critique sur leur façon de gérer leur temps ? Comment s’armer pour mieux négocier avec le temps ?

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