RECAPITULATION
SOUVENIRS ET NOSTALGIE
- Les êtres humains sont
faits de souvenirs qui les déterminent et les construisent, qui retracent les
racines et dessinent le devenir. Capricieux, ils nous amènent à un moment du
passé : une voix, une odeur, un son, une époque marquée par la tristesse ou la
joie!
- On ne peut tourner une page
de sa vie sans que s’y accrochent certains souvenirs ; des souvenirs que
nous gardons en nous-mêmes et dont quelques uns pâlissent et entrent dans
l’oubli tandis que d’autres sont ineffables.
- Le souvenir est le fil qui
retient le passé, c’est un lien étroit qui s'établit entre hier et aujourd'hui
c'est pourquoi il symbolise la morale, l'expérience est l'héritage
collectif. Les souvenirs sont en quelque sorte sont notre identité et font
partie de notre existence.
- Le souvenir est un pas en
arrière, et, bien qu'il soit important pour la formation de notre personnalité
il ne doit jamais prendre le dessus sur le présent et sur l'avenir.
- Il ne compte que sur son
présent et faire table rase de son passé et de ses souvenirs pour bâtir son
avenir.
SOUVENIRS ET SENSATIONS
- Marcel Proust a livré dans
la « Recherche du Temps Perdu » de grandes analyses sur le temps,
grâce à sa théorie de la madeleine.
Enfant, sa tante lui donnait de petites madeleines trempées dans du thé.
Adulte, il se rend compte que le fait de manger à nouveau une madeleine fait
resurgir le contexte de son enfance.
Le pouvoir des odeurs tient à l'organisation de notre cerveau.
« Mais quand d’un
passé ancien rien ne subsiste, seules plus frêles, mais plus vivaces, plus
immatérielles, plus persistantes, plus fidèles, l’odeur et la saveur restent
encore longtemps ».
- Certains parfums peuvent
nous laisser émus et nostalgiques. Les souvenirs associés aux odeurs peuvent être
déclenchés par des savons, des aliments, la nature (comme l’odeur de l’herbe
fraîchement coupée), et plus encore. Parfois, nous ignorons complètement
pourquoi une odeur nous rappelle un souvenir particulier, mais nous sommes
quand même émus.
- Les odeurs peuvent nous
conduire à nous remémorer à la fois des souvenirs, positifs comme négatifs, de
notre passé. En effet, notre sens de l’odorat est plus associé au déclenchement
d’émotions et de souvenirs que n’importe lequel de nos autres sens.
SOUVENIRS ET BONHEUR
-Le passé est un tremplin
pour construire un avenir meilleur.
- Les souvenirs ne sont pas
pour autant un simple retour du passé. Ils constituent notre identité. En
ce sens, les souvenirs d'enfance peuvent être une formidable source d'énergie. D'autant
que nous avons la faculté de transformer des souvenirs de situations
désagréables en moments amusants, agréables, voire moteurs. Pendant toute notre
existence, nous dialoguons avec nos souvenirs. À travers eux, nous forgeons une
partie de notre personnalité et de notre rapport au monde. Nos
souvenirs d'enfance en disent long sur ce qu'on est à l'âge adulte, sur ce
qu'on désire ou ce qu'on aspire à devenir.
-Le passé représente pour
tout un chacun une leçon de vie, étant la synthèse des expériences vécues par
les ancêtres qui, tel un guidage, procurent des réponses à plusieurs
interrogations qui préoccupent l’humanité.
- L’attachement au passé est
important pour diverses raisons :
Notre passé, c’est notre
histoire, notre mémoire individuelle et collective, notre identité, nos
racines.
L’image que l’on garde de
notre passé (personnes connues ou rencontrées, lieux fréquentés etc…) est
souvent idéalisée car, dans les moments sombres de la vie, le retour sur le
passé est une consolation, un réconfort.
Le passé pourrait être une
source précieuse d’enseignements : une expérience passée, une erreur
commise serviraient de leçon.
Le passé éclaire le présent
et l’avenir et leur donne un sens…
- De plus, si nous évoquons
de bons souvenirs en permanence pour nous aider à renforcer nos ressources
actuelles d'adaptation, nous pouvons créer un système de protection et de
bien-être qui s'auto-alimente. Plus nous nous concentrons sur ce qui nous
est arrivé de positif dans la vie, plus nous rechargeons nos batteries d'énergie
positive. Cette énergie positive nous fait nous sentir bien, et elle augmente
également la possibilité que nous réagissions aux événements négatifs avec
moins de pessimisme.
- Bussières voit que « le
souvenir est notre plus fidèle compagnon ».
- Les souvenirs sont ce qui
nous lie au passé et ce qui nous en reste. La plupart de nos souvenirs nous
viennent de l’enfance. Ils peuvent être heureux ou malheureux selon plusieurs
facteurs, dont le plus important est peut-être la famille.
- L’enfance est, peut-être,
la période la plus importante de notre vie. Elle est décisive dans la formation
de l’adulte que nous serons. Cette période passe trop vite et il ne nous en
reste que des souvenirs. Ces derniers sont souvent nostalgiques car ils nous
ramènent à des moments heureux où on est protégé et choyé. Ce sont des
souvenirs d’innocence et d’irresponsabilité sympathique.
- L’enfance est une période
heureuse où l’individu existe par et dans la famille. La famille, le père et la
mère principalement, mais aussi les grands parents, les tantes et les oncles,
offrent à l’enfant un univers protecteur qui le met en sécurité et lui procure
des moments de bonheur. Les baisers, les cadeaux, les mots doux et mêmes les
fessées sont des événements qui peuvent paraître anodins à l’enfant, mais
peuvent devenirs historiques pour l’adulte.
- Quand la personne se
souvient d'un passé révolu marqué par des moments qu'on ne peut plus restituer
exp : enfance, amour, joie, présence d'être cher
Les petites joies qui jalonnent la période de l'enfance sont inoubliables parce
que le bonheur est souvent là, tout près, à notre mesure, à notre portée, dans
notre famille, nos relations, notre jeu, nos loisirs, parfois il nous faut du
temps pour le savourer. Le souvenir permet d'apprécier cette période de
sérénité, de béatitude et de la restituer.
- La rétrospection est
nécessaire pour l’homme vu qu’elle lui permet de se réconcilier avec soi afin
d’avancer dans la vie car les souvenirs, même s’ils étaient malheureux, peuvent
procurer quelques bienfaits notamment en matière d’expérience.
- Goldman
chantait :
« Ça restera comme
une lumière
Qui me tiens à chaud tous
les hivers
Un petit feu d’espoir
Qui ne s’éteint
pas ».
- Le souvenir d’expériences
passées est utile au développement de la personnalité permettant de :
S’instruire : le
souvenir d’expériences passées est un moyen d’apprentissage : On retient
des leçons des erreurs du passé.
Renforcer le sentiment
d’appartenance : Le passé, c’est notre histoire, nos racines.
Le souvenir d’expériences
passées peut être une échappatoire aux problèmes vécus : passé heureux,
souvenir d’enfance précieux
- Les souvenirs passent
pour une école dans laquelle on apprend de nos erreurs commis et par suite
on essaie de les éviter dans l'avenir. Ceci nous invite à se
méfier en tirant toujours de nos anecdotes des leçons morales qui nous
empêchent de tomber dans les mêmes pièges d'hier.
- S’accrocher au passé est un
moyen à travers lequel on est capable de se déconnecter de la réalité morose
pour se plonger dans un monde fictif qu'on cherche à retrouver. Autrement
dit, refugier dans les coins heureux de notre passé , vivre avec les
souvenirs de jadis , nous rendent capables de soulager nos peines physiques et
morales vue que le passé paraît plus heureux que notre présent qui s'enlaidit
de jour en jour .
SOUVENIRS ET SOUFFRANCE
- « L’enfant disparut
et l’homme se montra avec ses joies qui passent et ses chagrins qui
restent », affirme Chateaubriand.
- La période de l’enfance ne
passe pas trop vite pour tous les enfants. Tous les enfants n’ont pas droit à
l’enfance. Certains ont le malheur d’être nés sans famille. Abandonnés,
orphelins ou nés dans une mauvaise famille, ces enfants ne gardent de l’enfance
que des souvenirs tristes et douloureux et des marques indélébiles dans leur
corps, leur cœur et leur tête.
- L’enfant sans famille ne
garde de son enfance, le plus souvent, que des souvenirs douloureux.
L’orphelin, même lorsqu’il a la chance de ne pas se retrouver dans la rue ou
dans des établissements d’assistance publique, ne se sent ni aimé ni désiré. Il
est à peine supporté et tout ce qu’on fait pour lui est vécu comme une aumône.
- S'attacher à notre passé
douloureux et sanglant n'est que ruine de l'âme .En effet, il est surement
possible que se souvenir des évènements vécu qui ont massacré nos cœurs, va
certainement aggraver notre détresse et amplifier notre douleur psychique
pour nous noyer dans une angoisse et tristesse sans fin.
- Quand la personne a vécu
des moments douloureux (perte d'un être cher, échec scolaire, maladie,
accident, emprisonnement, divorce, séparation, un conjoint peu compréhensif, un
travail déplaisant, des ennuis financiers, ....)
- Il est vrai que les mauvais
souvenirs ne sont pas faciles à effacer de notre mémoire, surtout lorsqu'il
s'agit de quelque chose qui nous a particulièrement marqué. Une rupture, une
humiliation, un accident ou encore des paroles blessantes se gravent
automatiquement dans notre esprit et souvent, on a du mal à tirer un trait
dessus. Ces événements influent négativement sur l'état psychologique de la
personne de sorte qu'elle perd le goût de vivre
- Les souvenirs douloureux et
les échecs vécus par une personne ne l’aident pas toujours à regarder plus haut
ou à aller au devant ; au contraire, ces événements font vivre au sein
d’un enfer d’incertitude et de doute qui bannissent l’espoir de son cœur et la
confiance en soi et fait d’elle une prisonnière de la tyrannie des fantômes du
passé. Ne serait-ce alors ce que disait Claude Roy vrai lorsqu’il affirmait
que : « le souvenir n’et pas une consolation ou un refuge mais
la brûlure d’un regret sans espoir ».
- Un souvenir tragique qui
marque notre passé se reflète nécessairement sur nos actes et sur nos attitudes
dans le présent et comme dit Hugo : « souvenir de douleur est
douleur encore ».
- Certains restent
prisonniers des longues rétrospections durant lesquelles ils se culpabilisent
et maudissent le sort qui a fait d'eux des victimes à plaindre et ne pouvant se
décider à surpasser leurs drames ils finissent par lâcher prise et renoncer
à la vie.
- Bien que la roue de la vie
tourne sans arrêt, on peut rester figé dans le temps à travers notre mémoire
car en fait, c'est cela le pouvoir du souvenir ; un substitut au présent même
s'il révèle de la souffrance et du malheur et comme le dit Guy de Maupassant : « le
passé est un miroir horrible qui nous rend triste ».
- Pour les individus
hypersensibles qui s'attachent trop à leurs passés ,il est bon de dire
que cette adhération est évidemment stérile et ne produit que le chagrin et l’amertume
sans rien en tirer .Tel est le cas des amoureux qui échouent dans leur
relation et se trouvent incapables de revivre l'amour encore une fois
. Donc, être fortement lié au passé nous empêche de surmonter les
obstacles et de se libérer de nos échecs.
-Les souvenirs malheureux
nous marquent à vie :
Les mésaventures, les échecs,
les événements malheureux ou tragiques laissent un impact indélébile sur la
personne. Leurs traces sont ancrées dans leur mémoire (les innombrables récits
autobiographies en témoignent).
Cet impact est tel que,
parfois, il handicape la personne, l’empêche de poursuivre sa vie et d’évoluer
dans son parcours quotidien (combien de personnes n’arrivant pas à surmonter
une mauvaise expérience, sombrent dans la déprime ou mettent fin à leur vie).
SOUVENIRS ET ILLUSION
-
« Tant que le cœur conserve des souvenirs, l’esprit garde des illusions »,
affirme CHATEAUBRIAND.
- Tel un mirage, le souvenir
nous procure un bonheur éphémère et nous submerge dans des illusions sans
issues ce qui provoque la rupture avec le présent et nous empêche de profiter
pleinement
- L’évocation des souvenirs
est souvent accompagnée par la nostalgie qui n’est pas bonne conseillère comme
l’on dit car elle crée en nous des sentiments d’autant plus contradictoires qui
se traduisent par une jouissance douloureuse qu’ils nous empêchent de voir la
réalité des choses et nous poussent à idéaliser les souvenirs, or l’idéal n’est
qu’illusion.
- Bien que certains souvenirs
soient illusoires parce qu’ils paraissent futiles ou qu’ils nous empêchent de
voir la réalité des choses à cause de leur aspect virtuel et de la profonde
nostalgie qu’ils provoquent
- Tout le monde sait très
bien que les souvenirs sont une remémoration des évènements passés qu’on a
vécus avant, et que les souvenirs ne sont pas des faits réels qu’on peut
considérer comme étant de la réalité, c’est la réalité du passé et en ce
moment-là on ne peut pas la considérer comme un fait réaliste ; c’est
pourquoi on dit que les souvenirs ont un côté illusoire.
- Les souvenirs nous
empêchent de vivre au jour le jour. Ils nous mettent toujours en arrière, vers
le passé ce qui nous laisse accoler à ce passé sans pouvoir penser au moment
présent ainsi qu’à l’avenir et à nos ambitions. On peut même illustrer cette
idée par l’exemple des personnes qui ont vécu dans une période de guerre et
d’hostilité. Ces personnes vont toujours se souvenir de leur passé mélancolique
où ils ont beaucoup souffert de l’atrocité de l’adversaire .Cela va répercuter
sur leur présent ainsi que leur avenir.
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