dimanche 17 novembre 2019

les souvenirs ont du mal à disparaître



     « L’enfant disparut et l’homme se montra avec ses joies qui passent et ses chagrins qui restent », affirme Chateaubriand.
     Pensez-vous que les souvenirs aient du mal à disparaître ?
     Vous développerez sur la question un essai argumentatif cohérent et illustré par des exemples précis et/ou des citations d’auteurs. 
 
   
                                                        
                                                                                 Rédaction


Le pouvoir du souvenir et de la vie passée sont indéniables. D’une part, ils s’avèrent très utiles et acquièrent l’aspect d’une bénédiction qui nous porte secours dans les moments les plus désespérés quand le courage bat en retraite, d’autre part, ils sont le « coup de grâce » qui nous achève à jamais.
     Ainsi, dans quelles mesures pouvons-nous considérer les souvenirs comme un tremplin pour le présent et une clé pour l’avenir ?

     D’ores et déjà, la rétrospection est nécessaire pour l’homme vu qu’elle lui permet de se réconcilier avec soi afin d’avancer dans la vie car les souvenirs, même s’ils étaient malheureux, peuvent procurer quelques bienfaits notamment en matière d’expérience. C’est à ce propos qu’on peut évoquer  le proverbe selon lequel  « à quelque chose malheur est bon ».
     De même, quand la chance nous abandonne, quand la vie ne nous sourit plus et qu’on a personne, le souvenir revêt l’aspect d’une chétive flamme d’espoir qui nous donne la force pour tenir le coup dans les moments les plus critiques et catalyse notre détermination ; c’est dans cette perspective que Goldman chantait : 
« Ça restera comme une lumière
Qui me tiens à chaud tous les hivers
Un petit feu d’espoir
Qui ne s’éteint pas ».
     Il convient alors de dire que le souvenir est bel et bien le coup de sort qui nous aide à se relever.

     Toutefois, bien qu’il offre une main secourable quant à la platitude du présent et à sa monotonie, le souvenir peut se transformer en tache noire qui nous empoisonne la vie.

     En effet, tel un mirage, le souvenir nous procure un bonheur éphémère et nous submerge dans des illusions sans issues ce qui provoque la rupture avec le présent et nous empêche de profiter pleinement ; c’est à cet égard que Chateaubriand disait que : « tant que le cœur conserve des souvenirs, l’esprit garde des illusions ».
     Par ailleurs, les souvenirs douloureux et les échecs vécus par une personne ne l’aident pas toujours à regarder plus haut ou à aller au devant ; au contraire, ces événements font vivre au sein d’un enfer d’incertitude et de doute qui bannissent l’espoir de son cœur et la confiance en soi et fait d’elle une prisonnière de la tyrannie des fantômes du passé. Ne serait-ce alors ce que disait Claude Roy vrai lorsqu’il affirmait que : « le souvenir n’et pas une consolation ou un refuge mais la brûlure d’un regret sans espoir ».

Il en résulte donc que la rétrospection n’a pas d’aussi bonne facette qu’elle le prétend : elle use de son pouvoir destructeur pour terrasser les plus vulnérables d’entre nous. Aussi, le souvenir serait-il pareil à un élixir de bonheur qui fait exhiber les moments les plus joyeux et les plaisirs les plus intenses ; mais, après en avoir bu quelques gorgées, il peut s’avérer un poison qui nous pousse au bord du précipice. Comment y échapper alors ? Et bien, il faut se réconcilier avec soi et avoir la foi selon laquelle : « Toutes les choses qui nous arrivent dans la vie sont pour une raison bien déterminée ». 

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