« L’enfant
disparut et l’homme se montra avec ses joies qui passent et ses chagrins qui
restent », affirme Chateaubriand.
Pensez-vous que les souvenirs aient du mal à disparaître ?
Vous développerez sur la question un essai argumentatif cohérent et
illustré par des exemples précis et/ou des citations d’auteurs.
Rédaction
Le pouvoir du souvenir et de la vie passée sont indéniables. D’une part, ils s’avèrent très utiles et acquièrent l’aspect d’une bénédiction qui nous porte secours dans les moments les plus désespérés quand le courage bat en retraite, d’autre part, ils sont le « coup de grâce » qui nous achève à jamais.
Ainsi, dans quelles mesures
pouvons-nous considérer les souvenirs comme un tremplin pour le présent et une
clé pour l’avenir ?
D’ores et déjà, la
rétrospection est nécessaire pour l’homme vu qu’elle lui permet de se
réconcilier avec soi afin d’avancer dans la vie car les souvenirs, même s’ils
étaient malheureux, peuvent procurer quelques bienfaits notamment en matière
d’expérience. C’est à ce propos qu’on peut évoquer le proverbe selon lequel « à
quelque chose malheur est bon ».
De même, quand la chance nous
abandonne, quand la vie ne nous sourit plus et qu’on a personne, le souvenir
revêt l’aspect d’une chétive flamme d’espoir qui nous donne la force pour tenir
le coup dans les moments les plus critiques et catalyse notre
détermination ; c’est dans cette perspective que Goldman
chantait :
« Ça
restera comme une lumière
Qui
me tiens à chaud tous les hivers
Un
petit feu d’espoir
Qui
ne s’éteint pas ».
Il convient alors de dire que le souvenir est bel et bien le coup
de sort qui nous aide à se relever.
Toutefois, bien qu’il offre
une main secourable quant à la platitude du présent et à sa monotonie, le
souvenir peut se transformer en tache noire qui nous empoisonne la vie.
En effet, tel un mirage, le souvenir nous procure
un bonheur éphémère et nous submerge dans des illusions sans issues ce qui
provoque la rupture avec le présent et nous empêche de profiter
pleinement ; c’est à cet égard que Chateaubriand disait que : « tant que le cœur conserve des
souvenirs, l’esprit garde des illusions ».
Par ailleurs, les souvenirs douloureux et les échecs
vécus par une personne ne l’aident pas toujours à regarder plus haut ou à aller
au devant ; au contraire, ces
événements font vivre au sein d’un enfer d’incertitude et de doute qui
bannissent l’espoir de son cœur et la confiance en soi et fait d’elle une
prisonnière de la tyrannie des fantômes du passé. Ne serait-ce alors ce que
disait Claude Roy vrai lorsqu’il affirmait que : « le souvenir n’et pas une consolation
ou un refuge mais la brûlure d’un regret sans espoir ».
Il
en résulte donc que la
rétrospection n’a pas d’aussi bonne facette qu’elle le prétend : elle use
de son pouvoir destructeur pour terrasser les plus vulnérables d’entre nous. Aussi, le souvenir serait-il pareil à
un élixir de bonheur qui fait exhiber les moments les plus joyeux et les
plaisirs les plus intenses ; mais,
après en avoir bu quelques gorgées, il peut s’avérer un poison qui nous pousse
au bord du précipice. Comment y échapper alors ? Et bien, il faut se réconcilier avec
soi et avoir la foi selon laquelle : « Toutes les choses qui nous arrivent dans la vie sont pour une
raison bien déterminée ».
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