II-On ne peut tourner une page de sa vie sans que s’y
accrochent certains souvenirs ; des souvenirs que nous gardons en
nous-mêmes et dont quelques uns pâlissent et entrent dans l’oubli tandis que
d’autres sont ineffables. Certains pensent que les souvenirs, de part
leur aspect virtuel, ne sont que de simples illusions ; d’autres croient qu’ils ne sont
pas si illusoires qu’on le prétendait. Alors,
dans quelle mesure pouvons-nous dire que les souvenirs sont trompeurs ?
D’ores et déjà, l’évocation des souvenirs est souvent
accompagnée par la nostalgie qui n’est pas bonne conseillère comme l’on dit
car elle crée en nous des sentiments
d’autant plus contradictoires qui se traduisent par une jouissance douloureuse
qu’ils nous empêchent de voir la réalité des choses et nous poussent à
idéaliser les souvenirs, or l’idéal n’est qu’illusion.
Encore les souvenirs, qu’ils soient agréables ou terribles, ne
font-ils que de nous affliger le cœur par des illusions éphémères, or toute l’énergie et la détermination
de l’individu est orienté vers le présent et vers l’avenir qui demeurent les
temps de l’action et de la réalisation de soi.
En
revanche, il existe des
souvenirs qui sont plus vivants et voire plus réels que la réalité même :
ce sont ces souvenirs qui rappellent des êtres chers qui font preuve de
reconnaissance et de loyauté en gardant leurs souvenirs bien vivants ; dans
cette perspective, Joubert admet qu’ « il faut compenser l’absence par le souvenir puisque la
mémoire est le miroir où nous regardons
les absents ».
En outre, quoique le fait de se souvenir du passé n’aille rien
changer, on peut tout de même tirer des morales à partir des erreurs relatives
à cette époque. Ainsi, rien ne
peut mieux illustrer cette attitude que la citation de Bussières qui voit
que « le souvenir est notre
plus fidèle compagnon ».
En
définitive, bien que
certains souvenirs soient illusoires parce qu’ils paraissent futiles ou qu’ils
nous empêchent de voir la réalité des choses à cause de leur aspect virtuel et
de la profonde nostalgie qu’ils provoquent ; d’autres sont extrêmement
importants rien que parce qu’ils résument l’ensemble d’évènements et
d’expériences vécus.
Alors on peut admettre pour ainsi dire qu’on ne peut certainement pas se passer
des souvenirs, sinon que serait une vie dépourvue de souvenirs.
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