«L'ouverture sur autrui risque aujourd'hui, de
tuer en nous l'attachement au passée et la fidélité à soi-même », affirment plusieurs personnes. Partagez- vous ce point de
vue ?
REDACTION:
Ancrer les
valeurs nobles de la tolérance et de l'ouverture sur autrui dans le cadre du
respect de la liberté de confession et d'expression, est devenu aujourd'hui
d'une nécessité indiscutable. Cependant, plusieurs personnes pessimistes
affirment que « l'ouverture sur autrui, risque, aujourd'hui, de tuer en nous
l'attachement au passé et la fidélité à soi-même ».
Doit-on donc avoir peur de s'ouvrir sur les autres dans une époque où le
phénomène de la mondialisation envahit la planète toute entière ?
Il est
certain que de nos jours personne ne peut nier que les hommes se sont ouverts
les uns sur les autres suite aux transformations radicales qu'a connues le
monde entier. Les progrès technologiques, et la démocratisation des moyens de
communication aidant, ont permis de réaliser cet objectif. Posté devant son
petit écran ou ordinateur, l'homme peut facilement enrichir ses connaissances
et se cultiver sans même prendre la peine de voyager ou de s'inscrire dans des
écoles spécialisées pour apprendre la langue de tel ou tel pays. Seulement, ce
flot d'informations et de cultures qui envahissent les maisons risquent de
déraciner les individus et de les faire parfois oublier leur propre héritage
culturel puisqu'on est influencé par la culture du plus fort. La nouvelle donne
imposée surtout par la mondialisation fait en sorte que les gens trouvent dans
cette culture européenne et étrangère, le seul modèle à suivre. Par conséquent,
certains jeunes vont, par exemple, Jusqu'à se noyer dans la mer pour avoir
toujours imaginé l'étranger comme étant un « Paradis terrestre » où ils retrouveraient
la liberté et l'argent ! Tandis que Roger GARAUDY, de sa part, affirme que
l'Occident lui-même « a beaucoup à apprendre de la sagesse orientale » ? Donc
si on comprend parfois l'envie de ces jeunes d'améliorer leurs conditions de
vie en partant à cet « Eldorado » et leur volonté d'ouvrir leurs esprits, rien
ne justifie la perte de l'identité ou le déracinement au point de devenir
parfois de pires ennemis de leurs propres patries. Doit-on pour ainsi dire
oublier sa culture, sa langue et ses racines ? Doit-on au nom du recouvrement
de sa liberté et du rétablissement de la démocratie, comploter avec le diable
pour déstabiliser son pays et le noyer dans un bain de sang ?
Ainsi, il
faut bien saisir le vrai sens de l'ouverture. Elle est avant tout synonyme de
respect réciproque et d'enrichissement mutuel dans la dignité et la fidélité
raisonnable à son identité. Fidélité raisonnable oui, car il ne faut pas
oublier de noter qu'on ne doit garder de notre héritage que ce qui est
bénéfique et édifiant. Il faut vraiment savoir tirer profit de ces nouveaux
moyens de communication et de ces nouvelles technologies pour imposer le
respect de sa culture et ses habitudes et non pas pour s'effacer ou se plier
devant les autres. Oui pour la diversité culturelle donc et non à la
standardisation. Il faut apprendre à être fier de soi-même sans adopter non
plus aucune attitude xénophobe envers autrui. Car bien de personnes extrémistes
ont commis des actes de terrorisme au nom du refus catégorique de toute autre
culture ou civilisation. Il faut pour ainsi dire être modéré dans tout : ni
ouverture aveugle et mensongère; ni fermeture sur soi, vengeresse et
rancunière. Pour cela, ceux qui ont une vision très pessimiste n'ont pas tout à
fait raison, car tout dépend finalement de l'intelligence de nos choix. Prenons
l'exemple de la Lettonie qui est placé « en sandwich » entre d'autres pays plus
puissants comme la Russie et l'Estonie. Si ce pays minuscule existe encore,
c'est parce qu'il parle letton, sa langue maternelle qu'il a su imposer partout
tout en restant ouvert sur le monde. C'est la langue d'ailleurs qui assure et
nourrit notre identité depuis des temps immémoriaux.
Finalement, il est bon de
rappeler qu'en Andalousie, Averroès (Ibn ROCHD), le musulman côtoyait
Maïmonide, le juif et bien d'autres savants chrétiens en collaborant ensemble
afin que les lumières des sciences touchent l'humanité toute entière. Pourtant,
aucun d'eux n'a cherché à exclure l'autre ou à le pousser à changer ses
croyances.
Pourquoi ne pas suivre l'exemple de nos ancêtres qui ont toujours su concilier
entre identité et ouverture enrichissante et fructueuse sur les autres ?
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