samedi 19 janvier 2019

«L'ouverture sur autrui risque aujourd'hui, de tuer en nous l'attachement au passée et la fidélité à soi-même »



 «L'ouverture sur autrui risque aujourd'hui, de tuer en nous l'attachement au passée et la fidélité à soi-même », affirment plusieurs personnes. Partagez- vous ce point de vue ?

 

REDACTION:

Ancrer les valeurs nobles de la tolérance et de l'ouverture sur autrui dans le cadre du respect de la liberté de confession et d'expression, est devenu aujourd'hui d'une nécessité indiscutable. Cependant, plusieurs personnes pessimistes affirment que « l'ouverture sur autrui, risque, aujourd'hui, de tuer en nous l'attachement au passé et la fidélité à soi-même ».
Doit-on donc avoir peur de s'ouvrir sur les autres dans une époque où le phénomène de la mondialisation envahit la planète toute entière ?

 

Il est certain que de nos jours personne ne peut nier que les hommes se sont ouverts les uns sur les autres suite aux transformations radicales qu'a connues le monde entier. Les progrès technologiques, et la démocratisation des moyens de communication aidant, ont permis de réaliser cet objectif. Posté devant son petit écran ou ordinateur, l'homme peut facilement enrichir ses connaissances et se cultiver sans même prendre la peine de voyager ou de s'inscrire dans des écoles spécialisées pour apprendre la langue de tel ou tel pays. Seulement, ce flot d'informations et de cultures qui envahissent les maisons risquent de déraciner les individus et de les faire parfois oublier leur propre héritage culturel puisqu'on est influencé par la culture du plus fort. La nouvelle donne imposée surtout par la mondialisation fait en sorte que les gens trouvent dans cette culture européenne et étrangère, le seul modèle à suivre. Par conséquent, certains jeunes vont, par exemple, Jusqu'à se noyer dans la mer pour avoir toujours imaginé l'étranger comme étant un « Paradis terrestre » où ils retrouveraient la liberté et l'argent ! Tandis que Roger GARAUDY, de sa part, affirme que l'Occident lui-même « a beaucoup à apprendre de la sagesse orientale » ? Donc si on comprend parfois l'envie de ces jeunes d'améliorer leurs conditions de vie en partant à cet « Eldorado » et leur volonté d'ouvrir leurs esprits, rien ne justifie la perte de l'identité ou le déracinement au point de devenir parfois de pires ennemis de leurs propres patries. Doit-on pour ainsi dire oublier sa culture, sa langue et ses racines ? Doit-on au nom du recouvrement de sa liberté et du rétablissement de la démocratie, comploter avec le diable pour déstabiliser son pays et le noyer dans un bain de sang ?

Ainsi, il faut bien saisir le vrai sens de l'ouverture. Elle est avant tout synonyme de respect réciproque et d'enrichissement mutuel dans la dignité et la fidélité raisonnable à son identité. Fidélité raisonnable oui, car il ne faut pas oublier de noter qu'on ne doit garder de notre héritage que ce qui est bénéfique et édifiant. Il faut vraiment savoir tirer profit de ces nouveaux moyens de communication et de ces nouvelles technologies pour imposer le respect de sa culture et ses habitudes et non pas pour s'effacer ou se plier devant les autres. Oui pour la diversité culturelle donc et non à la standardisation. Il faut apprendre à être fier de soi-même sans adopter non plus aucune attitude xénophobe envers autrui. Car bien de personnes extrémistes ont commis des actes de terrorisme au nom du refus catégorique de toute autre culture ou civilisation. Il faut pour ainsi dire être modéré dans tout : ni ouverture aveugle et mensongère; ni fermeture sur soi, vengeresse et rancunière. Pour cela, ceux qui ont une vision très pessimiste n'ont pas tout à fait raison, car tout dépend finalement de l'intelligence de nos choix. Prenons l'exemple de la Lettonie qui est placé « en sandwich » entre d'autres pays plus puissants comme la Russie et l'Estonie. Si ce pays minuscule existe encore, c'est parce qu'il parle letton, sa langue maternelle qu'il a su imposer partout tout en restant ouvert sur le monde. C'est la langue d'ailleurs qui assure et nourrit notre identité depuis des temps immémoriaux.

 

Finalement, il est bon de rappeler qu'en Andalousie, Averroès (Ibn ROCHD), le musulman côtoyait Maïmonide, le juif et bien d'autres savants chrétiens en collaborant ensemble afin que les lumières des sciences touchent l'humanité toute entière. Pourtant, aucun d'eux n'a cherché à exclure l'autre ou à le pousser à changer ses croyances.
Pourquoi ne pas suivre l'exemple de nos ancêtres qui ont toujours su concilier entre identité et ouverture enrichissante et fructueuse sur les autres ?

 









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