dimanche 12 janvier 2025

Le Zahir , Paulo Coelho

 

Ce passage tiré du livre Le Zahir de Paulo Coelho est une réflexion sur le concept de liberté, ainsi que sur les luttes et les sacrifices nécessaires pour l'atteindre. À travers les paroles du narrateur, Coelho met en lumière la tension entre la quête de liberté individuelle et les nombreuses formes de soumission ou d'esclavage qui entravent cette liberté.

1.      Les luttes personnelles : Le narrateur raconte les nombreuses luttes qu'il a menées tout au long de sa vie : contre les attentes de ses parents, contre un emploi qui ne lui apportait pas de satisfaction, contre des relations amoureuses qui ne lui permettaient pas de se réaliser pleinement, et même contre l'illusion des idéaux politiques qu'il avait un jour embrassés. Ces luttes symbolisent la recherche d'une identité personnelle et d'une véritable liberté intérieure, loin des influences extérieures et des pressions sociales.

2.      La liberté vs l'esclavage de la société : Le narrateur évoque également la façon dont beaucoup de gens vivent dans une forme d'esclavage, sans en avoir conscience. Selon lui, bien que ces personnes parlent de liberté, elles sont en réalité emprisonnées par des attentes sociales, des rôles familiaux, des conventions de vie, des obligations superficielles (comme la quête de luxe ou d'apparence), et des relations dans lesquelles elles se sentent piégées. Ce "changement" ou cette remise en question, qui pourrait leur permettre de se libérer de ces chaînes invisibles, leur fait peur, et beaucoup préfèrent rester dans leur zone de confort, même si cette dernière les empêche de vivre pleinement.

3.      La vraie liberté : À travers l'exemple de son propre parcours, le narrateur montre que la véritable liberté vient souvent avec la souffrance et le sacrifice. La liberté demande de payer un prix élevé, qui peut être l'isolement, la douleur des ruptures, des renoncements ou encore la confrontation à ses propres limites. Pourtant, cette souffrance est vécue avec un sourire, car elle fait partie d'un choix conscient et volontaire, contrairement à l'esclavage, qui est souvent subi sans possibilité de choix. Le narrateur montre que, pour être vraiment libre, il faut parfois abandonner des choses, des habitudes et des relations pour s'affirmer pleinement.

4.      Le contraste entre les esclavages et la liberté : Le narrateur souligne que la liberté, bien qu'elle soit difficile à atteindre, est d'une beauté et d'une intensité incomparables, car elle permet de vivre selon ses propres désirs et ses propres valeurs. En revanche, l'esclavage, qu'il soit social, émotionnel ou psychologique, conduit à une vie de résignation et de conformisme, où les individus n'osent pas saisir les opportunités ou changer leur destin.

En somme, ce texte montre que la liberté n'est pas un état donné, mais une quête complexe qui exige courage, sacrifices et un rejet des attentes extérieures. Ceux qui sont prêts à lutter pour cette liberté, à affronter la douleur et la solitude, en récoltent finalement les fruits, même si cela peut impliquer de faire face à des moments de souffrance.

 

 

Le passage extrait de Le Zahir de Paulo Coelho est une réflexion profonde sur la liberté, l'identité et les luttes intérieures et extérieures que l'on doit mener pour atteindre une vie authentique. À travers cette introspection, Coelho invite le lecteur à considérer la liberté sous un angle complexe, loin de l’idée simpliste d’une liberté extérieure ou sociale. Voici une analyse détaillée de ce texte.

1. Le contraste entre la liberté et l'esclavage

L'idée centrale du texte réside dans l'opposition entre la liberté véritable et les diverses formes d'esclavage. Le narrateur parle d'avoir été « esclave » à différents moments de sa vie, non pas au sens littéral (comme un prisonnier ou un opprimé), mais en raison de ses contraintes internes et externes. L'esclavage qu'il décrit prend plusieurs formes :

  • Les attentes sociales et familiales : L’obligation d’accepter un chemin prédéterminé par les parents (de devenir ingénieur plutôt qu'écrivain, par exemple), ou de se conformer aux attentes de la société qui détermine ce qu’un individu doit être ou faire.
  • Les relations amoureuses : L'idée que l’amour peut se transformer en un fardeau ou une contrainte, particulièrement dans des relations qui ne permettent pas de s’épanouir pleinement. Le narrateur parle des trois mariages, chacun marqué par une lutte pour l'amour et la difficulté à se détacher des relations lorsqu'elles ne sont plus épanouissantes.
  • Les engagements professionnels et idéologiques : L’adhésion à des idéaux (comme le socialisme ou le journalisme) qui, bien qu’ils puissent être porteurs de sens à un moment donné, peuvent aussi être des chaînes qui limitent l’expression individuelle et la liberté de choisir sa voie.

Ce type d'esclavage est insidieux car il réside dans les choix que les autres imposent à l’individu ou dans les compromis que celui-ci fait pour s’adapter aux attentes. Cependant, la liberté véritable réside dans l’authenticité et l’autodétermination.

2. La quête de la liberté intérieure

La véritable liberté, pour le narrateur, semble être une conquête intérieure plutôt qu’un simple état extérieur. La liberté ne consiste pas seulement à se libérer de contraintes sociales ou de relations, mais à pouvoir vivre selon ses propres valeurs et ses désirs. Le narrateur déclare que la liberté a un prix élevé : celui de la souffrance, de l’isolement, du renoncement, mais aussi celui de la possibilité de vivre une vie authentique. Il est important de noter que la souffrance devient un choix dans ce contexte, un prix qu'on est prêt à payer pour vivre une existence qui nous appartient.

La phrase « la liberté coûte très cher, aussi cher que l’esclavage » est significative. L’esclavage, dans ce cas, représente la soumission à des normes et des attentes imposées par l’extérieur, tandis que la liberté, bien qu'elle soit gratifiante, implique un investissement personnel, parfois douloureux, mais choisi. La différence réside dans la capacité à se réapproprier sa vie, à accepter les sacrifices nécessaires tout en restant fidèle à soi-même.

3. La peur du changement et de la nouveauté

Un autre aspect important du texte est la manière dont le narrateur critique ceux qui, bien qu’ils parlent de liberté, préfèrent la sécurité des habitudes et des conventions sociales. Cette peur du changement est illustrée par la phrase : « Comment pouvaient-ils savoir s'ils avaient envie ou non s'ils n'avaient jamais essayé ? » Le narrateur suggère ici que beaucoup de gens se laissent emprisonner par la peur de l'inconnu. Le changement, bien qu'il soit nécessaire à la croissance et à la liberté personnelle, est souvent perçu comme une menace.

Les individus qui vivent dans cette « zone de confort » ont souvent peur de bouleverser leur quotidien, même si ce dernier est insatisfaisant. La liberté, alors, semble se réduire à une simple posture théorique : tout le monde en parle, mais peu d'entre eux sont prêts à la vivre véritablement.

4. La quête personnelle et l'indépendance

L'auteur met également en lumière la recherche d’une identité authentique. Le narrateur parle de ses luttes pour trouver son propre chemin, loin des attentes de la société et de sa famille. La quête de la liberté est intrinsèquement liée à celle de l'indépendance personnelle. Le narrateur fait plusieurs expériences de vie qui sont autant de façons de tester, d’affirmer et de redéfinir son identité : son engagement idéologique, ses relations amoureuses, son travail de journaliste, et enfin, son choix de devenir écrivain.

Ce processus est ardu, mais il est nécessaire pour arriver à la découverte de soi-même. Cette quête de liberté passe par des étapes de remise en question et d’évolution personnelle, où il faut parfois abandonner des parties de soi-même, des relations et des illusions pour avancer.

5. La liberté comme dépassement de soi

Le narrateur ne voit pas la liberté comme une destination mais comme un chemin semé d'embûches. C’est une liberté qui est le fruit de l’effort constant, du dépassement de soi et des luttes intérieures. Contrairement à une idée naïve de la liberté comme étant l’absence de toute contrainte, Coelho nous invite à comprendre que la liberté véritable implique d’accepter des responsabilités, de faire face à des difficultés, et d'être prêt à payer un prix pour une vie en accord avec ses propres désirs et convictions.

La liberté, selon Coelho, est aussi une forme de réconciliation avec soi-même, une acceptation du fait que vivre authentiquement peut exiger de faire face à des contradictions et des souffrances. Mais c'est cette même souffrance qui, paradoxalement, rend la liberté précieuse et joyeuse.

Conclusion

Le passage de Le Zahir nous incite à repenser ce que signifie réellement être libre. Ce n’est pas un état statique, mais un chemin dynamique, souvent difficile, qui exige une confrontation constante avec ses peurs, ses désirs et ses valeurs. La véritable liberté n’est pas de fuir les contraintes extérieures, mais de se libérer des chaînes invisibles que l’on s’impose à soi-même. Elle est le fruit de la capacité à vivre selon ses propres choix, même si cela implique de se détacher des attentes et des conventions sociales. Coelho, à travers ce texte, nous encourage à embrasser la liberté avec courage et à ne pas avoir peur de la souffrance qu’elle peut engendrer, car c’est en affrontant cette souffrance que l’on devient pleinement soi-même.

 

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