Ce passage tiré du livre Le
Zahir de Paulo Coelho est une réflexion sur le concept de liberté, ainsi
que sur les luttes et les sacrifices nécessaires pour l'atteindre. À travers
les paroles du narrateur, Coelho met en lumière la tension entre la quête de
liberté individuelle et les nombreuses formes de soumission ou d'esclavage qui
entravent cette liberté.
1.
Les luttes personnelles : Le narrateur raconte les nombreuses
luttes qu'il a menées tout au long de sa vie : contre les attentes de ses
parents, contre un emploi qui ne lui apportait pas de satisfaction, contre des
relations amoureuses qui ne lui permettaient pas de se réaliser pleinement, et
même contre l'illusion des idéaux politiques qu'il avait un jour embrassés. Ces
luttes symbolisent la recherche d'une identité personnelle et d'une véritable
liberté intérieure, loin des influences extérieures et des pressions sociales.
2.
La liberté vs l'esclavage de la société : Le narrateur évoque également la façon
dont beaucoup de gens vivent dans une forme d'esclavage, sans en avoir
conscience. Selon lui, bien que ces personnes parlent de liberté, elles sont en
réalité emprisonnées par des attentes sociales, des rôles familiaux, des
conventions de vie, des obligations superficielles (comme la quête de luxe ou
d'apparence), et des relations dans lesquelles elles se sentent piégées. Ce
"changement" ou cette remise en question, qui pourrait leur permettre
de se libérer de ces chaînes invisibles, leur fait peur, et beaucoup préfèrent
rester dans leur zone de confort, même si cette dernière les empêche de vivre
pleinement.
3.
La vraie liberté : À travers l'exemple de son propre
parcours, le narrateur montre que la véritable liberté vient souvent avec la
souffrance et le sacrifice. La liberté demande de payer un prix élevé, qui peut
être l'isolement, la douleur des ruptures, des renoncements ou encore la
confrontation à ses propres limites. Pourtant, cette souffrance est vécue avec
un sourire, car elle fait partie d'un choix conscient et volontaire,
contrairement à l'esclavage, qui est souvent subi sans possibilité de choix. Le
narrateur montre que, pour être vraiment libre, il faut parfois abandonner des
choses, des habitudes et des relations pour s'affirmer pleinement.
4.
Le contraste entre les esclavages et la liberté : Le narrateur souligne que la liberté,
bien qu'elle soit difficile à atteindre, est d'une beauté et d'une intensité
incomparables, car elle permet de vivre selon ses propres désirs et ses propres
valeurs. En revanche, l'esclavage, qu'il soit social, émotionnel ou
psychologique, conduit à une vie de résignation et de conformisme, où les
individus n'osent pas saisir les opportunités ou changer leur destin.
En somme, ce texte montre que la
liberté n'est pas un état donné, mais une quête complexe qui exige courage,
sacrifices et un rejet des attentes extérieures. Ceux qui sont prêts à lutter
pour cette liberté, à affronter la douleur et la solitude, en récoltent
finalement les fruits, même si cela peut impliquer de faire face à des moments
de souffrance.
Le passage extrait de Le
Zahir de Paulo Coelho est une réflexion profonde sur la liberté,
l'identité et les luttes intérieures et extérieures que l'on doit mener pour
atteindre une vie authentique. À travers cette introspection, Coelho invite le
lecteur à considérer la liberté sous un angle complexe, loin de l’idée
simpliste d’une liberté extérieure ou sociale. Voici une analyse détaillée de
ce texte.
1. Le contraste entre la
liberté et l'esclavage
L'idée centrale du texte réside
dans l'opposition entre la liberté véritable et les diverses formes
d'esclavage. Le narrateur parle d'avoir été « esclave » à différents moments de
sa vie, non pas au sens littéral (comme un prisonnier ou un opprimé), mais en
raison de ses contraintes internes et externes. L'esclavage
qu'il décrit prend plusieurs formes :
- Les attentes sociales et familiales : L’obligation d’accepter un chemin
prédéterminé par les parents (de devenir ingénieur plutôt qu'écrivain, par
exemple), ou de se conformer aux attentes de la société qui détermine ce
qu’un individu doit être ou faire.
- Les relations amoureuses : L'idée que l’amour peut se
transformer en un fardeau ou une contrainte, particulièrement dans des
relations qui ne permettent pas de s’épanouir pleinement. Le narrateur
parle des trois mariages, chacun marqué par une lutte pour l'amour et la
difficulté à se détacher des relations lorsqu'elles ne sont plus
épanouissantes.
- Les engagements professionnels et
idéologiques :
L’adhésion à des idéaux (comme le socialisme ou le journalisme) qui, bien
qu’ils puissent être porteurs de sens à un moment donné, peuvent aussi
être des chaînes qui limitent l’expression individuelle et la liberté de
choisir sa voie.
Ce type d'esclavage est insidieux
car il réside dans les choix que les autres imposent à l’individu ou dans les
compromis que celui-ci fait pour s’adapter aux attentes. Cependant, la liberté
véritable réside dans l’authenticité et l’autodétermination.
2. La quête de la
liberté intérieure
La véritable liberté, pour le
narrateur, semble être une conquête intérieure plutôt qu’un simple état
extérieur. La liberté ne consiste pas seulement à se libérer de contraintes
sociales ou de relations, mais à pouvoir vivre selon ses propres valeurs et ses
désirs. Le narrateur déclare que la liberté a un prix élevé : celui de la
souffrance, de l’isolement, du renoncement, mais aussi celui de la possibilité
de vivre une vie authentique. Il est important de noter que la
souffrance devient un choix dans ce contexte, un prix qu'on est prêt à
payer pour vivre une existence qui nous appartient.
La phrase « la liberté coûte très
cher, aussi cher que l’esclavage » est significative. L’esclavage, dans ce cas,
représente la soumission à des normes et des attentes imposées par l’extérieur,
tandis que la liberté, bien qu'elle soit gratifiante, implique un investissement
personnel, parfois douloureux, mais choisi. La différence réside dans la
capacité à se réapproprier sa vie, à accepter les sacrifices nécessaires tout
en restant fidèle à soi-même.
3. La peur du changement
et de la nouveauté
Un autre aspect important du
texte est la manière dont le narrateur critique ceux qui, bien qu’ils parlent
de liberté, préfèrent la sécurité des habitudes et des conventions sociales. Cette
peur du changement est illustrée par la phrase : « Comment pouvaient-ils savoir
s'ils avaient envie ou non s'ils n'avaient jamais essayé ? » Le narrateur
suggère ici que beaucoup de gens se laissent emprisonner par la peur de
l'inconnu. Le changement, bien qu'il soit nécessaire à la croissance et à la
liberté personnelle, est souvent perçu comme une menace.
Les individus qui vivent dans
cette « zone de confort » ont souvent peur de bouleverser leur quotidien, même
si ce dernier est insatisfaisant. La liberté, alors, semble se réduire à une
simple posture théorique : tout le monde en parle, mais peu d'entre eux sont
prêts à la vivre véritablement.
4. La quête personnelle
et l'indépendance
L'auteur met également en lumière
la recherche d’une identité authentique. Le narrateur parle de ses luttes pour
trouver son propre chemin, loin des attentes de la société et de sa famille. La
quête de la liberté est intrinsèquement liée à celle de l'indépendance
personnelle. Le narrateur fait plusieurs expériences de vie qui sont autant de
façons de tester, d’affirmer et de redéfinir son identité : son engagement
idéologique, ses relations amoureuses, son travail de journaliste, et enfin,
son choix de devenir écrivain.
Ce processus est ardu, mais il
est nécessaire pour arriver à la découverte de soi-même. Cette quête de liberté
passe par des étapes de remise en question et d’évolution personnelle, où il
faut parfois abandonner des parties de soi-même, des relations et des illusions
pour avancer.
5. La liberté comme
dépassement de soi
Le narrateur ne voit pas la
liberté comme une destination mais comme un chemin semé d'embûches. C’est une
liberté qui est le fruit de l’effort constant, du dépassement de soi et des
luttes intérieures. Contrairement à une idée naïve de la liberté comme étant
l’absence de toute contrainte, Coelho nous invite à comprendre que la liberté
véritable implique d’accepter des responsabilités, de faire face à des
difficultés, et d'être prêt à payer un prix pour une vie en accord avec ses
propres désirs et convictions.
La liberté, selon Coelho, est
aussi une forme de réconciliation avec soi-même, une
acceptation du fait que vivre authentiquement peut exiger de faire face à des
contradictions et des souffrances. Mais c'est cette même souffrance qui,
paradoxalement, rend la liberté précieuse et joyeuse.
Conclusion
Le passage de Le Zahir nous
incite à repenser ce que signifie réellement être libre. Ce n’est pas un état
statique, mais un chemin dynamique, souvent difficile, qui exige une
confrontation constante avec ses peurs, ses désirs et ses valeurs. La véritable
liberté n’est pas de fuir les contraintes extérieures, mais de se libérer des
chaînes invisibles que l’on s’impose à soi-même. Elle est le fruit de la
capacité à vivre selon ses propres choix, même si cela implique de se détacher
des attentes et des conventions sociales. Coelho, à travers ce texte, nous
encourage à embrasser la liberté avec courage et à ne pas avoir peur de la
souffrance qu’elle peut engendrer, car c’est en affrontant cette souffrance que
l’on devient pleinement soi-même.
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